Maddy Perez s'est vue obligée de laisser entrer une personne dans sa vie : sa sœur longtemps cachée, le fruit d'un adultère du passé. Elle s'appelait Mikaëla, ou mieux, elle se faisait appeler Mika.
Maddy avait du mal à accepter cette situation et l...
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Après deux semaines intenses de révisions, puis toute une semaine où les examens de fin d'année s'enchaînaient les uns après les autres, c'était enfin le tout dernier jour d'épreuves. Certains avaient mieux réussi que d'autres jusqu'à présent, mais une chose était certaine : personne ne redoublerait à cause d'une note catastrophique. Les terminales d'East Highland avaient tous un même objectif en tête, et c'était de finir ces examens, être choisis par leur université préférée, puis profiter tranquillement de la liberté que l'été allait leur offrir.
Ce matin, ça avait été les oraux de langues et cette après-midi ce serait l'écrit de philosophie. Quatre heures face à trois questions au choix, et toute une rédaction argumentée pour pouvoir répondre à l'une d'entre elles.
Les élèves étaient installés sur des bureaux individuels, dans une grande salle aux longs murs blancs, décorés seulement par une horloge dont le tic tac pouvait très vite devenir angoissant. Ils discutaient encore entre eux en attendant que les copies soient distribuées et que le silence soit exigé.
Ils avaient été placés par ordre alphabétique de nom de famille, les amis se trouvaient donc séparés aux quatre coins de la pièce. A l'exception des deux sœurs Perez, qui elles, se suivaient l'une l'autre dans une rangée.
Après avoir passé un dernier coup de gloss sur ses lèvres, Maddy se retourna nerveusement vers Mikaëla pour que celle-ci lui récite ses derniers souvenirs des cours de philo. Mikaëla, qui avait déjà étalé ses stylos sur la table et posé sa gourde d'eau sur un coin, réajusta ses lunettes à montures noires sur son nez et fixa sa sœur, un tantinet agacée par son stress de dernière minute. Mais elle ne dit rien et se contenta de l'écouter.
« Mikaëla, dis-moi encore une fois, c'est quoi déjà l'allégorie de la caverne ? Est-ce qu'on doit parler de Platon ou pas ? J'ai un trou de mémoire !
- Maddy, t'as déjà récité ça une centaine de fois, même Platon serait impressionné, elle roula des yeux, Mais pour te faire plaisir : l'allégorie de la caverne, c'est la métaphore pour expliquer que nos perceptions sont limitées, qu'on vit dans une illusion, et que la vraie connaissance, c'est celle qui vient de l'intellect. Contente ?
- Ouais, mais, genre... Si on nous demande de choisir entre le bonheur et la vérité ? C'est quoi le bon truc à dire ?
- Tu dis que c'est la vérité parce que vivre dans une illusion, c'est pas vraiment vivre. Même si, honnêtement, moi, je choisirais le bonheur et je me calerais devant Netflix avec une glace.
- Je suis sûre qu'ils vont poser une question piège sur Kant ! Maddy secoua sa manucure, Je vais devoir choisir entre être moralement correcte ou... Je sais pas, ne pas tuer quelqu'un pour prendre son chocolat !
- Maddy, relax, personne va te demander de tuer pour du chocolat, Mika ricana, Et si c'était le cas, je pense que Kant dirait que le chocolat doit survivre. La morale, tout ça, tu connais.
