CHAPITRE 48 - Bang Bang

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« Bon, s'assit Mika sur le fauteuil rouge en tirant sur les manches de son sweat, autant vous dire que je n'ai aucune envie d'être là et que je vais être très brève

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« Bon, s'assit Mika sur le fauteuil rouge en tirant sur les manches de son sweat, autant vous dire que je n'ai aucune envie d'être là et que je vais être très brève. Ça fait quelques années, mais vous n'êtes pas la première psy que je vois, personne n'a jamais trouvé de remède miracle pour mon cas et il n'en existe pas réellement. Le xanax et l'hôpital psychiatrique ? J'y ai goûté, mais je n'en reprendrai pas, oh non, merci. De toute façon, vos chers confrères vous ont fait suivre mon dossier, vous devez déjà connaître la moitié de ma vie... C'est le bordel hein ? plaisanta-t-elle, Alors, on va faire vite ! J'ai des problèmes avec ma mère, avec mon père, avec moi-même, avec l'amour, avec la confiance, avec le contrôle... la liste est longue ! Pour résumer, je suis une espèce de puzzle dont les pièces ne s'emboîtent plus et j'en suis pleinement consciente, vous voyez ce que je veux dire ? Je suis légèrement dépressive, j'ai un soupçon d'anxiété, mais aussi une gestion de la colère assez particulière, elle réfléchit, Parfois il m'arrive de dissocier, et pour couronner le tout, dernièrement, on m'a dit que j'avais un trouble du stress post-traumatique. J'ai vu assez de psys pour qu'on me colle toutes ces étiquettes, et je les crois, c'est tout à fait cohérent. En même temps, avec un psychopathe dans mon entourage, ma mère et son mec qui me kidnappent, lui qui essaye de m'agresser, puis elle qui crève... Ai-je vraiment le choix que d'être tout ça ? elle réfléchit encore, Sinon que dire de plus ? Les idées noires viennent par périodes, et j'ai fait une seule TS, lorsque j'avais 15 ans, mais Hendrix, mon copain de l'époque m'avait arrêtée à temps. »

La psychologue, confortablement installée au fond de son fauteuil en cuir, son carnet posé sur ses genoux, tenait encore sa tasse de thé à quelques centimètres de sa bouche. Prise au dépourvu par les paroles de Mikaëla qui l'avait à peine saluée en arrivant, elle n'avait pas réussi à prendre une seule gorgée de sa boisson pour le moment. Elle était étonnée par cette cliente qui avait autant de loquacité, et lorsqu'elle tenta d'en placer une, la jeune brune continua son monologue.

« Les gens ne cessent pas de dire que je suis forte, mais je me demande parfois si je ne suis pas juste bonne à encaisser les coups. Je ne dis pas ça pour me faire plaindre, à ce stade de ma vie je trouve ça assez drôle finalement. C'est épuisant, vous savez, de jongler avec mes émotions comme si elles étaient des bombes à retardement, alors autant en rire. Et puis, il y a aussi ces moments où tout devient flou, comme si je regardais le temps défiler sur un écran géant. C'est là que je me dis que quelque chose ne tourne pas rond chez moi. Mais bon, je suppose que c'est normal. Et je fais avec parce que personne n'arrive à me sortir de ça, et que je n'arrive pas non plus à me sauver moi-même, Mika regarda en l'air, Peut-être que j'en fais trop, que je dramatise, mais c'est mon quotidien. J'ai des moments où tout me paraît insurmontable et d'autres où je me crois invincible, j'ai des phases où je n'ai envie de voir personne, puis d'un coup, une envie désespérée d'être entourée. J'alterne entre le besoin d'aimer, le besoin d'être aimée et celui de repousser tout le monde. Mais je ne sais rien faire de tout ça, je n'arrive pas à doser, à trouver le juste milieu, alors je préfère fuir, rejeter, nier, manipuler, elle haussa ses épaules, Voilà, maintenant dites-moi quelque chose sur moi que je ne sais pas, Cathy ? »

Sweet Mika (EUPHORIA)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant