Philly

Barbie

The Script – If You Don't Love Yourself

Aujourd'hui je me sens plus seule que jamais. Je crois que rien ne fait plus mal que d'être entourée sans vraiment l'être ou parler sans que personne ne vous écoute. C'est un sentiment horrible. Est-ce que vous avez déjà ressenti le besoin de parler et même l'envie de le faire et que quand vous regardez autour de vous il n'y a vraiment qui vous va vous écouter ? J'ai souvent ressenti ça avec mes propres amies. Pourtant on est amies, on devrait pouvoir tout se dire. Le dictionnaire définit la solitude comme étant la situation d'une personne qui est seule. Moi je le définis comme étant amie avec Simone, Jude, Cassie et May.

-Bah qu'est ce qui t'arrive ? me demande Simone

-Rien, je lui réponds.

Elle est devant la maquilleuse. Elle se fait une beauté, comme d'habitude. C'est fou comme elle est attachée à la pacotille. Chaque fois que je me dis que je ne connais peut-être pas tout d'elle, elle me prouve le contraire. Simone sera toujours cette Kim Kardashian sans chirurgie. L'imaginer sans ses artifices et son caractère superficiel c'est comme imaginer Nicki Minaj sans ses fausses fesses et ses faux seins, c'est presque impossible pourtant ça a existé.

-On ne dirait pas. Il n'y a qu'à voir la tête que tu fais, me dit-elle.

J'entends « If You Don't Love Me » de The Script sur les hauts parleurs dans ma chambre. Cette musique me déprime encore plus.

-Tu peux baiser le volume ? je lui demande.

-Ouais, me répond-t-elle en s'exécutant. C'est quoi cette musique pourrie ?

-Jude m'a passé une de ses cassettes.

-Ça ne m'étonne pas qu'elle soit toujours aussi bizarre. Cette fille vit dans son monde.

En tout cas, son monde est toujours mieux que le tien.

-Elle n'est pas bizarre, elle est juste différente de nous, lui dis-je.

-Si tu le dis ! De quoi on parlait déjà ?

-Tu me demandais ce que...

-Ah, j'y suis ! Je ne te l'avais pas encore dit mais j'ai rencontré ce mec à la soirée de Cole. Il est un peu différent de ceux que j'ai l'habitude de fréquenter mais...

Je ne sais pas ce qui me fait le plus mal ; qu'elle m'interrompt ou qu'elle change de sujet pour parler d'elle ? Putain, je n'y crois pas ! On parlait de moi. DE MOI.

Quand j'ai dit à Conor que je suis grosse comme May m'a conseillé de le faire, il m'a laissé en vue. C'est la dernière fois qu'on a discuté. J'ai vraiment cru qu'il n'en avait rien à faire du physique comme il l'a prétendu mais j'ai juste été naïve. S'il se fiche du physique pourquoi il ne répond plus à mes textes ? Ou alors pourquoi il ne m'a pas dit « Ce n'est pas grave, ma belle. C'est la beauté intérieure qui compte. » ? Qu'est-ce que je suis bête ! May avait raison.

-Pardon ?? fais-je.

-Ouais. Je sais qu'il n'est pas mon genre de mec mais il..., commence Simone.

-On parlait de moi.

-Quoi ?

-On parlait de moi. Tu m'as demandé ce qui n'allait pas.

-Je sais. Et tu m'as répondu rien. Qu'est-ce qu'il y'a ?

-Il y'a que le monde tourne toujours autour de toi. Ça te tuerait de me laisser parler de moi pour une fois. De ma vie. De mes problèmes.

-Qu'est ce qui te prends ? Meuf, je t'ai demandé ce qui n'allait pas et tu m'as répondu rien. Qu'est-ce que tu veux ?

-Que tu insistes jusqu'à ce que je te réponde. Quand toi tu fais la tête, moi j'insiste jusqu'à ce que tu me répondes.

Simone fronce les sourcils. Elle ne le fait pas souvent pour ne pas se rider alors je comprends que mon commentaire l'a offusqué. Et j'en suis contente.

-Pourquoi t'es aussi bizarre ? me demande-t-elle.

-Je ne suis pas bizarre, je suis juste fatiguée qu'on finisse toujours par revenir sur le même point.

-De quel putain de point tu parles ? Arrête de faire comme si j'en ai rien à foutre de toi.

-Mais justement tu n'en as rien foutre de moi. Et pas seulement de moi mais aussi de May, Cassie et ne parlons même pas de Jude.

-C'est toi qui vas me parler de Jude ? Toi non plus ça ne t'a pas gêné de rire d'elle dans son dos pendant les vacances d'été.

-Est-ce que c'est de Jude qu'on par...

-Ça t'aidait à te sentir moins pitoyable et plus intéressante ! me crie Simone

Quoi ? Elle vient de dire quoi ? Je suis sous le choc. Surtout parce que c'est un peu la vérité. Mais elle n'a pas le droit de me le dire comme ça.

-Tu sais quoi ? Je vais m'en aller parce que tu n'es vraiment dans ton état normal, ajoute-t-elle.

Elle prend son sac à main et sort de ma chambre. Elle ne manque pas de claquer la porte de MA chambre. Elle me fout les boules !

Dieu ! Je viens de réaliser que si je ne m'aime pas, c'est parce que mes copines font tout pour que je ne le fasse pas.