20- Le goût des petits miracles

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FERMÍN LOPEZDécembre 2024

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FERMÍN LOPEZ
Décembre 2024

J'avais terriblement mal au cœur. Voir Aspen, celle qui montrait toujours sa force intérieure, appuyée sur mon torse en se rongeant les ongles à sang était une image que je détestais. Elle qui, d'ordinaire, affrontait tout avec un mélange d'audace et de résilience, semblait soudain si fragile. Ses cheveux séchaient lentement, formant de légères ondulations autour de son visage pâle, presque translucide sous la lumière tamisée du salon.

Je glissai doucement ma main sur la sienne, l'empêchant de continuer à martyriser ses doigts. Elle ne protesta pas, ses mains tremblantes restant immobiles sous la mienne, comme si elle n'avait plus la force de lutter. Je sentais son souffle irrégulier contre mon torse, témoin de son agitation intérieure, et je me détestais de ne pas pouvoir la soulager.

Aspen, tu peux pas continuer comme ça, murmurai-je doucement, craignant de briser ce moment de vulnérabilité. Dis-moi ce qui se passe, vraiment.

Elle ne répondit pas immédiatement. Son regard était fixé sur un point invisible devant elle, comme si elle cherchait les mots dans un gouffre intérieur trop profond pour être exploré. Mes doigts caressaient distraitement son bras, essayant de l'apaiser, mais je savais que la source de son mal-être n'était pas aussi simple à résoudre.

— J'en sais rien, finit-elle par dire d'une voix brisée, presque un chuchotement. Je me sens perdue, Fermin. Comme si... tout me glissait entre les doigts. Et je déteste ça.

Tu ne dois pas affronter tout ça seule, tu sais, murmurai-je en appuyant ma joue contre ses cheveux. Je suis là pour toi, je t'ai toujours soutenue, de près ou de loin, et je le ferai encore.

Elle hocha légèrement la tête, mais je sentais que mes paroles n'atteignaient pas complètement l'angoisse qu'elle cachait. Ce n'était pas la première fois qu'elle se sentait ainsi, je pouvais le sentir. Quelque chose de plus profond la rongeait, quelque chose qu'elle gardait pour elle depuis bien trop longtemps.

Je pris une grande inspiration, essayant de trouver les mots qui pourraient la réconforter.

Peut-être qu'il est temps de relâcher un peu la pression, tu crois pas ? Tu n'es pas obligée de tout porter seule. Si tu tombes, je suis là pour te rattraper, Aspen. Mais il faut que tu me laisses faire. Que tu me laisses t'aider.

— J'ai pas besoin d'aide, c'est juste un coup de mou.

Je soupirai doucement en entendant sa réponse. C'était tellement typique d'Aspen de minimiser ce qu'elle ressentait, de prétendre que tout allait bien alors que, clairement, ce n'était pas le cas. Elle avait toujours été fière, farouchement indépendante, refusant de montrer la moindre faiblesse, même à ceux qui voulaient sincèrement l'aider.

Aspen... Un coup de mou ? Tu crois vraiment que c'est tout ? demandai-je, d'une voix plus douce que je ne l'aurais cru.

Elle ne me regarda toujours pas, son regard perdu quelque part au-delà de la pièce. Je sentais son corps tendu contre le mien, comme si elle essayait de se convaincre elle-même autant que moi.

𝘵𝘩𝘦 𝘵𝘢𝘴𝘵𝘦 𝘰𝘧 𝘰𝘶𝘳 𝘮𝘦𝘮𝘰𝘳𝘪𝘦𝘴Où les histoires vivent. Découvrez maintenant