FERMÍN LOPEZ
Décembre 2024— Arrête de te stresser Aspen.
Ma main passa sur celle de la tête blonde à ma droite qui se triturait nerveusement les doigts depuis près de quinze minutes. Elle était plus que flippée quant à la conversation à venir, c'était évident. Aucun mot n'avait franchit la barrière de ses lèvres, elle fixait le paysage qui défilait à travers la fenêtre côté passager, jouait avec ses doigts, les tirait et enlevait ses bagues pour les remettre la seconde d'après.
En rentrant du boulot, il y a une heure, elle avait presque couru jusqu'à la salle de bains pour mettre à la machine à laver son tablier taché de café puis s'était changé à la vitesse de l'éclair, sans pour autant m'accorder ne serait-ce qu'un regard. Elle savait, elle n'était pas dupe. Elle ne l'avait jamais été, malgré tout. La conversation qui allait se dérouler ce soir n'allait pas être anodine, et elle s'en doutait.
— Je stresse pas.
— Ca se voit gros comme le nez au milieu du visage, (Je reposai ma main sur le levier de vitesse). Sérieux Aspen... Je déconne pas. Qui a dit que cette conversation allait être dramatique ?
— Je le sais. Je les connais. Ils ne me demandent jamais de venir sans me donner une explication, et encore moins quelques-heures avant, objecta-t-elle en se faisant encore plus petite sur son siège, avec un air d'enfant boudeur.
Je ne rétorquai pas, par peur de l'irriter davantage mais aussi par peur qu'elle m'en veuille de contredire chacune de ses rares paroles depuis le début du trajet. Après tout, c'était de ma faute.
J'avais presque supplié ses parents afin qu'ils discutent avec elle. J'étais l'auteur même de son angoisse. Mais elle avait été le mien durant quatre ans.
C'était donnant-donnant Sanchez...
— Je le sens pas Fer'. J'ai un mauvais pressentiment, souffla-t-elle lorsque nous entrâmes dans son quartier. On peut toujours faire demi-tour, non ?
Un regard dans sa direction lui fit comprendre que je ne comptais certainement pas faire demi-tour. Elle devait savoir, je devais comprendre.
— Regarde. T'es ici avec moi, alors que tu devais aller chez Pablo. Tu peux toujours y aller, et moi rejoindre Amalia et Kenna.
— Tais-toi...
Je savais qu'elle était à bout, et insister ne ferait qu'empirer les choses. Pourtant, je ne pouvais pas m'empêcher de la pousser, de l'inciter à affronter cette vérité qui l'attendait. Elle se recroquevilla un peu plus dans son siège, ramenant ses jambes contre elle, comme si elle pouvait s'envelopper d'une protection invisible.
Elle tourna enfin son regard vers moi, ses yeux bleu acier brillants d'une tension palpable. J'avais l'impression qu'elle voulait me dire quelque chose, une vérité cachée derrière ses lèvres closes, mais elle se retint. Peut-être qu'une partie d'elle savait, soupçonnait que cette rencontre était bien plus qu'une simple réunion familiale.
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𝘵𝘩𝘦 𝘵𝘢𝘴𝘵𝘦 𝘰𝘧 𝘰𝘶𝘳 𝘮𝘦𝘮𝘰𝘳𝘪𝘦𝘴
Fiksi Penggemar𝑭𝑬𝑹𝑴𝑰́𝑵 𝑳𝑶𝑷𝑬Z | Jusqu'à maintenant, la vie d'Aspen était calme, ponctuée par quelques rares soucis entre ses parents. Elle se tenait loin des problèmes, très loin, parce que, comme elle le disait si bien : "La vie est trop courte pour s'at...