𝑭𝑬𝑹𝑴𝑰́𝑵 𝑳𝑶𝑷𝑬Z | Jusqu'à maintenant, la vie d'Aspen était calme, ponctuée par quelques rares soucis entre ses parents. Elle se tenait loin des problèmes, très loin, parce que, comme elle le disait si bien : "La vie est trop courte pour s'at...
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ASPEN SANCHEZ Décembre 2024
— Et pourquoi pas ?
Je soufflai théâtralement une nouvelle fois face au visage du blond, les sourcils haussé. Lui, ne se contenta seulement d'un regard interrogateur, comme si tout ce que je venais de lui expliquer n'avait aucun sens. Mais bon sang, ça en avait un !
Si Jess savait que lui et moi nous voyions quotidiennement, que l'on partageait nos nuits de sommeils, que j'avais chez lui dès que j'avais un problème et inversement, mon meilleur ami me tuerait sur place. Et il avait de bonnes raisons. C'est vrai, à quoi bon insulter une personne d'attardé mental, de manipulateur, pour ensuite passer ses journées collée à lui ? Jess ne comprendrait jamais ça. En même temps, je ne comprenais pas non plus.
— Pourquoi pas quoi ? répéta Fermín, les bras croisés, ses yeux perçant les miens avec une intensité agaçante.
Il me rendait folle. Toujours à feindre l'innocence, à jouer le mec détaché, comme s'il ne se passait rien d'anormal entre nous. Pourtant, chaque instant passé ensemble amplifiait cette étrange tension, cette sensation que nous flirtions constamment avec la limite de quelque chose que je ne savais identifier.
— T'es vraiment lourd, tu le sais ? C'est évident, non ? Jess... il...
Je m'interrompis, incapable de terminer ma phrase. Ce n'était pas seulement Jess, c'était moi. Ma propre incohérence me sautait au visage, et je détestais ça. Pourquoi, malgré tout ce que je savais de lui, malgré toutes ses imperfections, j'étais attirée comme un papillon vers une flamme ?
Fermín haussa les épaules, avec cet air nonchalant qui me faisait à la fois enrager et fondre.
— Jess n'a pas besoin de savoir. Ce qui se passe entre nous... c'est juste entre nous, non ?
Il s'approcha légèrement, réduisant encore un peu la distance entre nous. Mon cœur accéléra malgré moi. C'était toujours comme ça. Une partie de moi voulait le repousser, lui dire de dégager, mais une autre... une autre restait accrochée à cet espoir irrationnel qu'il soit plus qu'un simple garçon pour moi.
— Entre nous, murmurai-je, presque comme une question.
Le silence qui suivit était lourd de sous-entendus. Il esquissa un sourire en coin, ce genre de sourire qui vous fait perdre le fil de vos pensées, et effleura ma joue du bout des doigts.
— Tu vois, souffla-t-il, t'es pas si compliquée que ça à comprendre.
Et là, juste là, dans cette proximité étouffante, je réalisai que j'étais en train de tomber. Mais tomber pour qui ? Un homme que je ne pouvais jamais avouer aimer, pas même à moi-même.
