08- Un rencard foireux

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ASPEN SÁNCHEZ Octobre 2024

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ASPEN SÁNCHEZ
Octobre 2024

Tablier plié, casier fermé, cheveux détachés, je sortis de la salle du personnel en trombe, le cœur battant la chamade. La soirée avait pris une tournure bien différente de ce que j'avais imaginé.

Je m'étais pourtant juré de ne pas céder aux caprices de mon amie, mais la persuasion d'Amalia avait finalement eu raison de moi. Elle m'avait pratiquement suppliée de proposer à Fermín de dîner chez moi ce soir. Malgré ma réticence initiale, j'avais fini par céder, envisageant ce rendez-vous comme une occasion de faire plus ample connaissance avec ce garçon aussi intriguant qu'inaccessible.

Mais voilà, la vie, cette jolie petite salope, avait décidé de me mettre des bâtons dans les roues. Mateo, dans son humeur bougonne, avait trouvé le moyen de me faire payer mon manque d'attention de la veille. Un travail bâclé, une consigne non respectée, et me voilà punie, obligée de faire la fermeture du café avec Elio. À vrai dire, je n'étais même pas sûre que c'était légal de me faire rester aussi tard après mon shift, mais qui étais-je pour contester ? Mateo avait toujours le dernier mot.

Maintenant, je me trouvais dans une situation épineuse. J'étais censée retrouver Fermín à 18 heures précises, mais voilà qu'il était presque 19 heures, et je me sentais prise au piège par le temps. Tout était sans dessus dessous. La table de chez moi devait déjà être dressée, les bougies allumées, la musique en fond, ma tenue parfaite... tout avait été planifié dans les moindres détails. J'avais même envisagé de lui préparer son plat préféré qu'Amalia m'avait dévoilée, une trouvaille faite au détour d'une conversation anodine. Mais toute cette belle organisation s'écroulait sous le poids de cette journée interminable.

Bon sang... marmonnai-je en serrant la lanière de mon sac, accélérant le pas dans les rues à peine éclairées.

Il fallait que je me dépêche. Fermín n'était sûrement pas du genre patient (et qui l'était ?) et l'idée de le faire attendre ne m'enchantait guère. D'autant plus que je ne savais pas comment il prendrait ce retard. Il y avait tellement de façons pour cette soirée de mal tourner, et avec la malchance qui semblait me poursuivre, je n'osais pas imaginer le pire.

Alors que je franchissais le dernier carrefour avant d'arriver chez moi, mon téléphone vibra dans ma poche. Je le sortis précipitamment, espérant que ce ne soit pas Fermín.

De Amalia :
Relax, il attend encore, prends ton temps...

Je poussai un soupir de soulagement, tout en ralentissant légèrement le pas. Peut-être que la soirée n'était pas complètement gâchée. Avec un peu de chance, Fermín comprendrait... et si ce n'était pas le cas, eh bien, je trouverais les mots pour m'excuser. Après tout, n'étais-je pas prête à faire en sorte que cette soirée soit parfaite ?

J'arrivai enfin dans le sas de mon immeuble, aussi essoufflée qu'angoissée a l'idée d'un potentiel reproche, puis pris l'ascenseur, ne souhaitant pas faire davantage d'efforts physiques.

𝘵𝘩𝘦 𝘵𝘢𝘴𝘵𝘦 𝘰𝘧 𝘰𝘶𝘳 𝘮𝘦𝘮𝘰𝘳𝘪𝘦𝘴Où les histoires vivent. Découvrez maintenant