𝑭𝑬𝑹𝑴𝑰́𝑵 𝑳𝑶𝑷𝑬Z | Jusqu'à maintenant, la vie d'Aspen était calme, ponctuée par quelques rares soucis entre ses parents. Elle se tenait loin des problèmes, très loin, parce que, comme elle le disait si bien : "La vie est trop courte pour s'at...
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ASPEN SÁNCHEZ Novembre 2024
Les fesses posées sur le canapé, le souffle court, et la mélodie de Mazzy Star dans les oreilles, j'observai mon appartement briller sous la propreté.
En me réveillant à l'aube - après avoir passé une bonne nuit de sommeil - j'avais envie de me claquer la tête contre un mur, en constatant que la fatigue et les évènements passés ont entraîné des répercussions sur moi. Des répercussions qui m'ont empêchée de prendre soin de moi, et de l'état de l'appart. C'est pour cela que j'avais enfilé des vêtements confortables et douillets, et profité de mes deux jours de repos que Mateo m'avait accordés (après s'être rendu compte que je n'étais plus efficace a cause de la fatigue), pour nettoyer. J'avais simplement besoin d'être productive pour ne pas sombrer dans quelques mauvaises pensées.
Les jambes repliées sous moi, je savourais le calme après l'effort, un sourire discret naissant sur mes lèvres. Le chaos qui régnait encore quelques heures plus tôt dans mon appartement semblait appartenir à une autre vie. Le silence qui régnait maintenant, seulement interrompu par la voix douce de Mazzy Star, contrastait tellement avec l'agitation intérieure que j'avais ressentie ces derniers jours.
Mon téléphone vibra sur la table basse, m'arrachant à mes pensées.
De Jess : T'es vivante ? Je passe avec de quoi déjeuner.
Je ne pus m'empêcher de sourire en voyant son message. Jess avait ce don de débarquer au bon moment, comme s'il sentait toujours quand j'avais besoin de compagnie. Et même si je savais qu'il se plaindrait sûrement de mes "petits déjeuners trop healthy", il n'en restait pas moins le meilleur allié pour un moment de détente.
Quelques minutes plus tard, j'entendis frapper à la porte. Je me levai, un peu engourdie par les heures passées à frotter et ranger. En ouvrant, je découvris Jess, un grand sac en papier dans une main, un sourire espiègle sur le visage.
— J'ai ramené du renfort, annonça-t-il en brandissant fièrement un paquet de croissants.
— Parfait, j'ai besoin de reprendre des forces, répondis-je en le laissant entrer.
Il posa le sac sur la table de la cuisine et s'attarda un instant, observant l'appartement impeccablement rangé.
— Je devais faire quelque chose, expliquai-je en haussant les épaules. Ça me change les idées.
Jess hocha la tête, comprenant sans que je doive expliquer davantage. C'était l'une des choses que j'appréciais le plus chez lui, sa capacité à saisir les nuances sans avoir besoin de mots.
Nous nous installâmes autour de la table, déballant le festin qu'il avait apporté. Entre deux bouchées de croissant, Jess me lança un regard en coin.
— T'as pas l'air aussi fatiguée qu'avant, c'est bon signe, dit-il en me scrutant avec une attention que j'aurais trouvée intrusive si ça avait été quelqu'un d'autre.
