11- Après le calme...

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ASPEN SÁNCHEZ Novembre 2024

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ASPEN SÁNCHEZ
Novembre 2024

Le regard de Fermin croisa le mien, et un silence lourd s'installa entre nous. Ses yeux étaient à la fois suppliants et incertains, comme s'il cherchait désespérément une réponse à une question qu'il n'avait même pas formulée.

Il y avait maintenant plus d'une heure qu'il avait franchi le pas de ma porte, presque en larmes, et il n'avait pas toujours décroché le moindre mot. J'avais essayé de le faire parler, de toutes les manières possibles, pourtant, il continuait de me regarder, sans même un hochement de tête ou un simple mot.

Peu certaine de ce qu'il souhaitait, je versai un nouveau fond de soda dans son verre aussi vide que son regard. Il esquissa un simple sourire comme remerciement, puis porta le liquide à ses lèvres.

Je ne savais quoi faire. Il était muet comme une carpe, je ne savais pas comment l'aider à affronter sa... rupture ? Je ne savais pas si je devais le pousser à me parler, le prendre dans mes bras, ou bien lui dire que tout ira bien.

Et pour la première fois de ma vie, je n'en savais vraiment rien...

Tu penses qu'elle me pardonnera ? lanca-t-il finalement, sans pour autant me jeter un regard.

Il regarda le liquide orange dans son verre, le bougeant dans un mouvement de poignet fluide, les glaçons tintant doucement contre les parois.

— J'suis qu'un connard, putain... souffla-t-il, presque a bout de force.

Ses doigts qui pinçaient l'arrête de son nez, remontèrent doucement jusqu'à son front qu'il maintenait depuis la paume de sa main. Il évita soigneusement mon regard, et j'en venais même à douter de si je lui faisais peur.

Quelle idée de venir sonner chez les gens à vingt-trois heure passées, en même temps !

J'étais vêtue d'un ensemble bleu assorti, qui me servait de pyjama, ma peau était démaquillée et luisait sous les produits que j'avais appliqués, et mes cheveux n'avaient rien de glorieux. Ils étaient réunis dans un ignoble chignon sur le haut de mon crâne.

Tout en tirant sur mon short pour camoufler la peau de mes cuisses nues, je lui donnai volontairement des petits coups de pieds sur les mollets. Je fis passer mon geste pour quelque chose d'anodin ; mais c'était surtout ma manière maladroite de le ramener à la réalité, de lui rappeler que j'étais là pour lui, même si je ne savais pas exactement comment l'aider.

Hé, Fermin, murmurai-je en accentuant légèrement mes coups de pied. Regarde-moi, s'il te plaît.

Fermin refusait de croiser mon regard, et un silence pesant s'installa dans la pièce. Je pouvai voir ses mains trembler légèrement, ses doigts crispés sur le rebord de la table, comme s'il essayait de se raccrocher à quelque chose de tangible pour ne pas s'effondrer.

𝘵𝘩𝘦 𝘵𝘢𝘴𝘵𝘦 𝘰𝘧 𝘰𝘶𝘳 𝘮𝘦𝘮𝘰𝘳𝘪𝘦𝘴Où les histoires vivent. Découvrez maintenant