12- ...vient la tempête

338 33 109
                                    

ASPEN SÁNCHEZ Novembre 2024

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.

ASPEN SÁNCHEZ
Novembre 2024

J'en étais à mon troisième café depuis ce matin, et cela ne me permettait pas de gagner un peu plus d'entrain pour les deux heures restantes à ma journée.

Mes yeux restèrent plantés en direction du groupe de jeunes, bruyants et vulgaires, qui perturbaient visiblement la plupart de la clientèle.

Une jeune femme, que je connaissais sous le nom de Delia - grâce à son prénom écrit au marqueur indélébile, sur son gobelet vide qui provenait d'une enseigne voisine - tourna la tête plusieurs fois vers les jeunes garçons, visiblement perturbée de ne plus réussir à taper sur le clavier de son ordinateur - dont la coque était décorée de fleurs - depuis une dizaine de minutes. Elle me lança un regard d'appel à l'aide, et comprenant son mécontentement, je me dirigeai, peu assurée, jusqu'à eux.

Mes mains moites frottées sur mon tablier,  je les interpellai. Cependant, l'embarras l'emporta. Je sentis immédiatement la chaleur envahir mon visage. Mon cœur battait à tout rompre dans ma poitrine alors que leurs yeux ne me quittaient plus. L'un d'eux, particulièrement effronté, me détaillait avec une lenteur délibérée, son sourire narquois faisant grimper mon malaise d'un cran. Je tentai de garder contenance, mais la situation était loin d'être confortable.

Excusez-moi, mais vous faites beaucoup de bruit et ça dérange les autres clients, prononçai-je d'une voix qui trahissait mon manque de confiance.

Le groupe se contenta de me fixer un moment avant que l'un d'entre eux éclate de rire, un rire rauque et moqueur qui me fit frémir. Je pouvais sentir le regard de Delia sur moi, une étrange sensation de soutien mais aussi de culpabilité, car elle avait été la première à m'envoyer dans la gueule du loup.

Dérange les autres clients ? répéta celui qui semblait être leur "leader", toujours en me fixant avec cet air suffisant. Et toi, tu comptes faire quoi, hein ? Nous mettre dehors ?

Il s'était penché légèrement en avant, un éclat de défi dans ses yeux sombres qui ne cessèrent de tomber sur mon haut échancré. Daleux de merde...  Mon estomac se tordit sous la pression, et je regrettais déjà d'être venue les confronter. Merde... J'étais flippée devant des mioches de quinze ans, alors que j'avais sept ans de plus ! Mais je n'avais pas vraiment le choix. Ils étaient beaucoup trop bruyants, et c'était à moi de faire régner un semblant d'ordre. Il se redressa de tout son long, se rapprochant de moi avec cette attitude détendue mais dangereuse.

Alors que je comptais tourner les talons, une voix claire et forte s'éleva derrière moi. C'était Delia. Elle s'était levée de sa place, ses longs cheveux bruns cascadant sur ses épaules, et un éclat de défi dans ses yeux.

Eh bien, bravo, dit-elle d'un ton sec et acéré. Vous vous sentez puissants à intimider quelqu'un qui fait juste son boulot, hein ?

Tous les regards, y compris le mien, se tournèrent vers elle. Elle s'avançait d'un pas assuré vers le groupe, ses talons claquant sur le sol du café avec une autorité que je ne lui avais pas soupçonnée. Delia, qui jusqu'à présent s'était montrée discrète, venait littéralement de se transformer sous mes yeux.

𝘵𝘩𝘦 𝘵𝘢𝘴𝘵𝘦 𝘰𝘧 𝘰𝘶𝘳 𝘮𝘦𝘮𝘰𝘳𝘪𝘦𝘴Où les histoires vivent. Découvrez maintenant