FERMIN LOPEZ
Décembre 2024Je le savais. Nous étions incapables de rester assis face à face à discuter de la pluie et du beau temps.
Alors que j'avais les mains occupés par la pâte brisée que j'étais en train d'étaler, Aspen était assise sur le bord de l'ilot, son habituel sourire pétillant sur le visage. Elle était, le temps d'une soirée, ma commis en cuisine. Lorsque j'avais besoin d'un ingrédient elle allait le chercher, et quand la pâte nécessitait plus de farine, elle se faisait une joie de saupoudrer le plan de travail.
Une bougie crépitait, l'enceinte diffusait une musique des Wallows — pour le plus grand bonheur de la blonde, qui chantait a tue-tête, sans se soucier de mes conduits auditifs qui risquaient d'en prendre un coup ce soir — et la pièce était baignée dans une ambiance chaleureuse et légère. Je pouvais presque oublier que nous étions en plein cœur de l'hiver, tant la chaleur de ce moment me réchauffait de l'intérieur. Aspen, perchée sur son siège, s'amusait à remuer en rythme, ses pieds balançant dans le vide, tout en essayant d'imiter les notes de Dylan Minnette. Un sourire se forma sur mes lèvres.
— Tu vas finir par réveiller tout le quartier, plaisantai-je en la regardant du coin de l'œil.
Elle rit, haussant les épaules, sans se soucier de mon commentaire. Elle savait que je plaisantais, qu'en réalité j'adorais la voir ainsi, insouciante et libre. Ce côté d'elle, si spontané, était l'un de ceux qui m'avaient toujours fasciné.
— J'te donne pas envie de chanter avec moi ? me taquina-t-elle en s'approchant pour m'asperger d'un peu de farine.
Je secouai la tête, feignant l'agacement, et d'un geste rapide, je lui renvoyai un peu de cette même farine sur le bout de son nez. Ses yeux s'écarquillèrent de surprise avant de s'illuminer d'une malice que je connaissais trop bien.
— Ah, tu veux jouer à ça, hein ? lança-t-elle en descendant de l'ilot, prête à riposter.
Avant que je puisse réagir, elle saisit une poignée de farine et la projeta dans ma direction. Mon t-shirt noir en prit un coup. Le rire d'Aspen éclata dans la pièce, sincère, vibrant, et contagieux.
— Tu as déjà saccagé ma cuisine une fois, tu ne le feras pas deux fois.
Je la saisis par les hanches, en prenant soin de ne pas poser mes mains sales sur sa robe en coton, et la reposai sur l'ilot. Elle fit mine de bouder et gonfla ses joues d'un air exagérément vexé, tout en regardant la pâte brisée étalée devant moi. Ses doigts jouaient distraitement avec le bas de sa robe en coton, et ses pieds continuaient de se balancer doucement, comme une enfant impatiente qui attendait son tour pour s'amuser.
— C'est pas juste, murmura-t-elle avec une moue adorable. Je me sens inutile à juste te regarder cuisiner. Je pourrais t'aider plus, tu sais ?
VOUS LISEZ
𝘵𝘩𝘦 𝘵𝘢𝘴𝘵𝘦 𝘰𝘧 𝘰𝘶𝘳 𝘮𝘦𝘮𝘰𝘳𝘪𝘦𝘴
Fanfiction𝑭𝑬𝑹𝑴𝑰́𝑵 𝑳𝑶𝑷𝑬Z | Jusqu'à maintenant, la vie d'Aspen était calme, ponctuée par quelques rares soucis entre ses parents. Elle se tenait loin des problèmes, très loin, parce que, comme elle le disait si bien : "La vie est trop courte pour s'at...