𝑭𝑬𝑹𝑴𝑰́𝑵 𝑳𝑶𝑷𝑬Z | Jusqu'à maintenant, la vie d'Aspen était calme, ponctuée par quelques rares soucis entre ses parents. Elle se tenait loin des problèmes, très loin, parce que, comme elle le disait si bien : "La vie est trop courte pour s'at...
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ASPEN SANCHEZ Décembre 2024
— Attends, QUOI ?
Je fis de gros yeux à mon imbécile de meilleure amie qui, par son cri, avait dérangé la dizaine d'étudiants qui travaillaient sur leur ordinateur. Elle m'avait invité, où pour mieux dire m'avait obligé de la rejoindre dans un café du centre-ville afin que je lui explique tout ce qu'il s'était passé chez le blond.
— Non, j'y crois pas ! s'exclama-t-elle à nouveau, sa tasse de café à la main. Bordel, donc tu vas pas périr avec huit chats et une bibliothèque en guise de toit !?
Je secouai la tête, les mains en l'air, sans savoir ce que je devais répondre exactement. Lui dire que oui, "miss-célibataire" avait enfin officialisé une relation, que ces soirées à regarder des séries seule et à râler sur les comédies romantiques semblaient révolues ? Ou lui avouer que, malgré tout, un petit doute subsistait ? Mais avant même que j'aie pu formuler la moindre réponse, elle posa brusquement sa tasse, me fixant avec des yeux ronds, un sourire malicieux aux lèvres.
— Mais attends... C'est officiel, officiel ? Genre, il y a eu des mots, des gestes, des déclarations enflammées ?
Je sentis mes joues s'empourprer en repensant à la veille, aux promesses chuchotées et aux étreintes dans la pénombre. Il y avait bien eu quelque chose, oui, mais c'était difficile de tout définir. Elle continuait de me dévisager, ses sourcils froncés d'impatience.
— Eh bien, je crois que oui... enfin, je veux dire, c'est plus ou moins clair, tu vois ?
Elle éclata de rire, attirant à nouveau l'attention des autres clients, mais elle n'en avait visiblement rien à faire. Pour elle, cette conversation valait toutes les dissertations du monde.
— Non, je ne vois pas du tout ! éclata-t-elle en se penchant vers moi, un air presque conspirateur sur le visage. Sois plus précise, allez ! Il t'a dit quoi exactement ?
— Bah..., (je soupirai, par manque d'envie de lui expliquer ce que j'avançais depuis plus de quinze minutes.) Il a dit qu'il m'aimait comme un fou et ce, depuis longtemps. Et voilà, c'est tout ce qu'il y a à dire, je ne m'en souviens plus.
— Menteuse ! Tu y as pensé toute la nuit et t'arrives pas à ne pas penser à sa déclaration, avoue !?
Un simple sourire en coin de ma part lui offrit la réponse qu'elle attendait. Elle tapota dans ses mains telle une gosse surexcitée et ne put s'empêcher de me lancer quelques regards malicieux, qu'elle justifiaient par des "Quoi ? J'observe une femme au cœur épanoui, c'est tout."
Je levai les yeux au ciel, tentant de masquer le sourire qui étirait mes lèvres malgré moi. Elle était intenable, mais je devais avouer qu'elle avait raison — depuis cette nuit-là, j'avais beau essayer de rester calme, je ne pouvais m'empêcher de repenser à ses mots. Nous avions, après ce grand baiser improvisé, mangé notre tarte aux pommes comme si rien ne s'était passé. Mais mes joues me faisaient atrocement souffrir tant j'étouffais mes sourires.
