Chapitre 7 - Julia

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– Dorénavant, c'est ici que vous logerez.

Amanda me laisse entrer dans ma toute nouvelle demeure – qui est tout à côté de la boîte de nuit dirigé par les Cobras – et me guide vers ma nouvelle chambre. Je scrute chaque recoin de la maison, toujours suivie de ma « gardienne ».

Cette femme, qui doit avoir dans la cinquantaine, a une prestance et un maintien que seule une femme ayant vécu de grandes atrocités peut dégager. Ces cicatrices et ces vieilles ecchymoses qui marquent ses mains et son visage ne trompent pas, mais je ne peux en voir davantage car elle porte une robe longue qui souligne parfaitement son corps longiligne et ses bras sont également couverts.

Elle me rattrape et me dépasse pour arriver devant une chambre qu'elle ouvre, et c'est avec étonnement – bien qu'au fond cela ne devrait pas – que je découvre toutes mes affaires dans des cartons posés en vrac au milieu de la pièce.

Eh bien, ils n'ont pas perdu de temps pour dévaliser mon chez-moi et m'imposer un nouveau logement.

Tout compte fait, je me dis que ce n'est pas plus mal : au moins je n'aurai plus à remettre les pieds dans ce taudis empli de cafards. Mais je ne suis pas dupe, je sais pertinemment que désormais je suis officiellement leur prisonnière et qu'ils m'ont à l'œil.

Entrant dans la pièce pour commencer à déballer mes affaires, je me retourne vers ma nouvelle « locataire et maîtresse de maison » avant que celle-ci ne parte.

– Vous êtes aussi une détenue ? Ou bien vous travaillez pour eux de votre propre gré ? lui demandé-je.

Au vu du style de la maison et de l'accoutrement de cette Amanda, je doute qu'elle subisse des sévices comme les autres. Elle semble bénéficier d'une réelle position dans le groupe et cela m'intrigue fortement.

– Reposez-vous, me dit-elle en éludant ma question, ce soir, nous retournerons au club.

Puis, elle referme la porte. Bon, c'est pas grave, je lui reposerai la question. En effet, je ne compte pas lâcher l'affaire, je suis curieuse de nature et je veux savoir le fin mot de l'histoire.

Ayant déballé le peu d'affaires que j'ai dans le peu de cartons qui sont là, je prends un autre sweat large et un jean, puis une serviette avant de me diriger vers la salle de bain afin de me décrasser au maximum de toute cette histoire.

L'eau ruisselant sur ma peau, je ferme les yeux et me repasse à nouveau les événements qui se sont déroulés et qui ont totalement fait basculer ma vie dans une autre dimension.

D'abord de pauvre citoyenne, à détenue pour la plus grande organisation de la mafia, d'après ce que j'ai compris. Mais leur chef refuse absolument de me tuer et veut d'abord me torturer à sa façon.

Mais parce que tu penses que je vais me laisser faire, monsieur Tristan Walker ? Eh bien mon gars, tu te fourres le doigt dans l'œil !

Bon... Je me doute bien qu'il me réserve autre chose, mais je suis bien décidée à le défier et je l'attends de pied ferme.

Ma douche étant finie, je me dirige à nouveau vers ma chambre en traversant le couloir. En passant, je vois Amanda assise à une table du salon en train de boire un thé, le regard dans le vide.

Je la contemple, ne faisant pas attention au fait que je pourrais éventuellement la mettre mal à l'aise en l'observant pendant ces longues secondes. Je compte l'assaillir de questions car je suis certaine qu'elle détient une grande partie des réponses.

MORSURE EMPOISONNÉEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant