Chapitre 11 - Tristan

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Qui l'eut cru ?

Qui aurait cru que ce petit bout de femme aurait su provoquer en moi un désir si ardent ? À ce point ?

Elle était magnifique, là, devant moi. Vraiment de toute beauté.

Un simple bout de tissu blanc, taché du sang de ses adversaires, cachait sa poitrine. Sa silhouette fine se détachait dans le soleil et ses longs cheveux noirs corbeau étaient détachés pour la première fois, flottant au vent. J'étais fasciné.

J'avais frissonné à chacune de ses actions. Je n'avais pas perdu une seule miette du spectacle qu'elle nous avait offert. C'était encore mieux que si elle s'était mise nue.

Déjà, lorsqu'elle s'était battue contre le premier adversaire et qu'elle s'était volontairement pris le coup de poing sur le front, Kyle m'avait expliqué sans la quitter des yeux :

– C'est ingénieux. En se prenant soi-même le coup, on arrête le coup de poing à mi-chemin et on diminue la puissance de l'impact. Non seulement on surprend son adversaire, mais surtout l'attaque devient presque inoffensive. C'est une connaissance de base pour « les habitués » de la baston.

J'avais été impressionné.

Elle savait se battre, ça ne faisait aucun doute.

Bien sûr, je savais déjà qu'elle avait l'esprit combatif. J'avais pu m'apercevoir qu'elle avait du cran, un cran énorme d'ailleurs. Je connaissais ses ripostes, mais sa connaissance dans le domaine de la baston m'avait étonné. Elle était agile, on ne pouvait pas le nier et ça lui conférait un avantage non négligeable face à ses opposants.

Elle avait attiré le respect de toute l'assemblée présente.

Alors que je frémissais encore d'excitation à la vue de cette femme qui se battait comme une lionne sous mes yeux, j'entends Michael s'agiter.

– Putain... dit-il... Elle est tellement... bandante...

Je le vois saliver à cette vision. Son souffle est saccadé et nul ne doute qu'il est tout aussi perturbé que moi par ce qu'il voit. Je suis persuadé que s'il avait pu, il se serait branlé ici même.

– Putain !! J'en peux plus ! lâche-t-il d'un seul coup.

En jetant un regard de biais, je vois qu'il range sa queue dans son futal du mieux qu'il peut.

Faisant le tour de mes autres gars, je vois la même expression libidineuse sur leur visage. Seul Franck paraît choqué. Kyle et Jason, quant à eux, arborent un visage impassible, mais leurs iris trahissent eux aussi une lueur semblable aux autres.

Après l'attaque groupée du gang adverse, dont il ne reste personne, elle me fixe du regard et passe sa langue sur ses lèvres sèches à bout de souffle, le regard brillant d'excitation dû à l'adrénaline.

Ce geste provoque en moi un violent courant qui me traverse l'échine.

Ne me regarde pas comme ça... Petite Julia...

Je prends sur moi pour ne rien laisser paraître, mais je ne peux m'empêcher de mordre ma lèvre d'envie en la voyant ainsi.

Je te veux. Je t'aurai...

C'est à cet instant que je vois Kyle brandir son arme vers la petite.

Son regard sûr d'elle et sa façon de nous tenir tête réveille en moi des sensations intenses. Elle est belle. Si belle... Combative... Agressive... Hm...

Elle reste également de marbre quand Kyle tire dans sa direction. Effectivement, le coup part, mais la balle va se loger dans le cœur d'Aaron qui a tenté de tuer notre chère brebis alors qu'elle lui tournait le dos.

MORSURE EMPOISONNÉEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant