Je jette un coup d'œil sur mon téléphone après ma dernière transaction de la journée, et je m'aperçois que l'heure approche. Ce soir, on m'a ordonné de me rendre au club. Apparemment, demain a lieu une transaction avec un autre gang et je serais amenée à les accompagner.
Je ne sais pas pourquoi d'ailleurs, à part pour en apprendre davantage de ce métier de dealeuse peut-être ? Mais de toute façon je ne peux pas me soustraire aux ordres.
Pourquoi pas, après tout ? J'ai commencé à en prendre l'habitude et cela me convient. Qui sait, peut-être que je pourrai gagner en expérience et espérer gravir quelques échelons.
À cette pensée, je secoue la tête en riant amèrement. Quelle vie, sérieux ! Si un jour je m'étais attendue à ça...
La casquette vissée sur ma tête, je la penche encore davantage pour cacher mon visage et reprendre ma marche vers le club, les mains dans les poches. Je dois quand même faire attention à ne pas croiser de flics, même si je sais que le gang a « le bras long » et qu'ils peuvent parfaitement me tirer d'affaire s'ils le veulent, autant rester la plus discrète possible.
Arrivée au club toujours aussi bondé – et encore plus lorsque la nuit tombe –, je passe par la porte principale. Les colosses qui en gardent l'entrée me jettent à peine un coup d'œil et surtout, ils me laissent passer sans rechigner et sans fouille. Il faut dire que maintenant tous ont l'habitude de me voir ici, même si mon existence n'est pas forcément souhaitée. En effet, je sais qu'on me méprise de la pire des manières. Il suffit de voir les regards moqueurs qu'on me lance ou ceux, plus dangereux, lancés par des mecs qui passent leur pouce au niveau de leur cou à mon passage. Cependant, aucun d'entre eux n'ose approcher et je devine très vite que c'est très probablement sur ordre du « patron ». Mais au lieu de me rassurer, ça m'angoisse plus qu'autre chose, parce que ça veut tout simplement dire qu'il se chargera lui-même de me donner le coup de grâce quand lui l'aura décidé.
Reste à savoir quand ce moment va arriver. Dans deux mois ? Deux jours ? Demain ? Ce soir, peut-être ?
En effet, à peine je me dirige vers le bar pour me désaltérer avec un bon mojito, quand je vois Michael interrompre sa partie de carte avec ses collègues pour venir vers moi, tout sourire.
– Kittyyyy !! Te voilà enfin !
Il entoure mon épaule de son bras amicalement.
Enlève tes sales pattes de moi, sale hypocrite...
Sa proximité et sa familiarité font toujours monter en moi une colère sourde que je dois maîtriser. Si je pouvais je lui collerais volontiers un pain dans la gueule. Mais bon, je ne veux pas faire de vague, je prends donc sur moi pour ne pas réagir et je serre les poings discrètement.
– Tu sais que demain est ton grand jour. J'espère que tu es prête, petit chat.
Je ne lui réponds pas, continuant de marcher vers le bar, alors même qu'il ne me lâche pas et qu'il me serre contre lui comme si on était des amis de longue date. J'ai envie de vomir toute cette hypocrisie.
Je continue de l'ignorer et je m'assieds sur un des tabourets. Puis je fais signe au barman de me servir un mojito. Michael vient s'installer juste à côté de moi et me scrute de son regard malicieux avant d'étirer un sourire narquois.
Mais c'est pas vrai, quelle sangsue ce mec... Il peut pas me foutre la paix ?
Sans tenir compte de mes yeux qui lancent des éclairs, il continue :
– Demain, ce ne sera pas les petits deals que tu as fait jusqu'à maintenant, Kitty.
Prenant une gorgée de ma boisson sans lui adresser un regard, je sens qu'il approche sa bouche de mon oreille, le bout de ses lèvres venant frôler ma peau.
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MORSURE EMPOISONNÉE
RomanceMe faire enlever le jour de mes 19 ans, ça aurait pu être une belle surprise si ça avait été dans le but de m'emmener à une fête pour mon anniversaire. Au lieu de ça, je me retrouve au milieu d'une pièce entourée d'hommes richement habillés, leur m...