Chapitre 22 - Julia

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Je suis prise d'un sentiment de peur inconnu. Pour la première fois, je crains pour ma vie.

– Mais quoi à la fin ! J'ai réussi la mission ! Tu as ce que tu voulais, non ? Qu'est-ce que tu veux de plus ?! tenté-je pour me défendre.

Tristan me dévisage comme jamais et mon sang se glace. À ce moment-là, je n'ai qu'une envie : fuir, loin de tout et loin de lui surtout.

– Emmène-la, ordonne-t-il à Jason.

Le garde du corps me soulève et me maintient fermement alors que je me débats comme une furie.

– Putain tu fais chier, Tristan ! Et toi, lâche-moi Jason, espèce de grosse brute !! Lâche-moi !!

Alors que je crie à m'en faire péter les cordes vocales, je supplie Jason de me relâcher. Mais tout à sa mission, il me conduit dans la suite du patron.

Arrivés devant une grande porte, je vois Tristan qui nous a suivis y entrer, et là, Jason me pousse brusquement à l'intérieur et referme la porte à clef. Le geste est si rapide que je n'ai même pas le temps de m'interposer. Je tambourine alors à la porte comme une folle.

– OUVRE JASON !! OUVRE !! JE T'EN PRIE, OUVRE !! NE ME LAISSE PAS SEULE AVEC LUI !!

Malgré mes hurlements, je sais que mes plaintes resteront vaines.

Je me rends compte que je m'essouffle inutilement. Je laisse donc glisser mes poings sur la porte et je finis par me retourner vers mon bourreau, qui attend calmement que ma crise passe, les mains toujours dans les poches.

Même s'il reste immobile, je peux sentir toute la rage émaner de chaque pore de sa peau.

Mais dans l'état où il est, je ne veux pas rester une seule seconde de plus ici avec lui.

– Bon ok, j'ai pas respecté le plan, mais c'est terminé et...

Ne me laissant pas terminer ma phrase, Tristan agrippe ma gorge d'une poigne féroce.

– Tris... tan, qu'est-ce... Arrête... réussis-je à articuler.

Mais il resserre son emprise sur mon cou, si bien que j'ai vraiment du mal à respirer. Je réalise brusquement qu'il pourrait tout à fait me tuer ici et maintenant. Puis, la résilience s'impose : si je dois mourir ici et maintenant, alors qu'il en soit ainsi. Je préfère largement ça qu'autre chose...

Alors que je commence à perdre connaissance, Tristan me balance d'un geste vif sur le lit et bondit sur moi. Puis, il profite que je sois encore dans les vapes pour venir emprisonner mes poignets ensemble dans des chaînes au-dessus de ma tête, ainsi que mes chevilles de part et d'autre du lit, me laissant ainsi à sa merci, allongée, les jambes écartées. Je reprends connaissance et je réagis brutalement :

– Fils de pute, qu'est-ce que tu fous ?! Craché-je.

Mais la provocation n'est pas d'actualité et je reçois une gifle magistrale. Sonnée, je le vois se relever, enlever sa veste, décrocher sa cravate d'un geste vif et enlever ses boutons de manchettes lentement, le regard toujours grave.

Mes yeux s'écarquillent de terreur en comprenant d'un coup où il veut en venir.

– NON NON NON !! S'IL TE PLAÎT, NON !!

Il déboutonne les boutons de sa chemise, laissant sa peau à découvert. Sa respiration haletante trahit son état de rage contenue. Puis, il ouvre un tiroir et en sort un couteau, le tourne et le retourne dans tous les sens en l'observant sous tous les angles comme un beau bijou.

MORSURE EMPOISONNÉEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant