Chapitre 17 - Julia

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Quelques jours plus tard, je me rends comme prévu au QG.

Marchant d'un pas ferme et les poings serrés, je cherche Tristan. En posant des questions, les « collègues » m'apprennent qu'il est en séance d'entraînement sur le ring.

Je me dirige dans la direction qu'ils m'ont indiquée et je finis par trouver la salle de sport.

La porte est ouverte et je découvre Tristan, torse nu et pantalon de sport, en combat contre le coach.

Il a les paumes bandées de ruban rouge et il porte des coups de poing et des coups de pied contre des coussins de frappe que son entraîneur maintient fermement.

Sa puissance est telle que le moniteur a des difficultés pour rester sur place. Les frappes du chef de la mafia sont fortes et précises.

Les bras croisés, appuyant mon épaule contre le chambranle de la porte ouverte, j'admire la scène malgré moi.

Son nom n'a d'égal que sa force. Cela n'est qu'une démonstration de ce qu'il vaut réellement. Je sais que je ne ferai nullement le poids contre lui, mais il mérite quand même un bon pain dans la gueule après la sale merde dans laquelle il m'a fourrée avec la Highster.

Au bout de dix bonnes minutes, il descend enfin du podium, luisant de sueur.

L'arbitre lui pose sa veste sur les épaules. Il semble majestueux, ainsi vêtu...

C'est là qu'il me remarque enfin. Il s'avance dans ma direction comme si de rien n'était.

J'attends, toujours les poings serrés. Dès qu'il est à portée de voix, je lance :

– T'es vraiment qu'un sale bâtard !

Cette fois, je vois un sourire irrésistible étirer ses lèvres et son visage s'illumine, comme s'il avait simplement fait une bonne farce. Évidemment, il sait pertinemment de quoi je parle.

– Eh bien, eh bien... C'est comme ça que tu me salues ? demande-t-il en posant son avant-bras au-dessus de ma tête, sur le chambranle de la porte.

Je ne recule pas face à sa proximité, son parfum mélangé à la sueur me parvient aux narines et je suis prise dans une transe hypnotique tellement il est enivrant, captivant, capiteux même.

Putain, c'est vraiment un beau mec, bourré de charisme et de sensualité. N'importe quelle femme aurait envie de lécher les gouttes qui perlent sur sa peau.

Je me fais violence pour ne pas me laisser subjuguer par ces pensées.

Mais reprends-toi bon sang ! Qu'est-ce qui te prend de penser ça ?! Je suis là pour une raison précise et il va me le payer.

– C'était « ça », la mission de la plus haute importance que tu voulais me confier ? Me jeter dans la gueule de nos ennemis ?

Et, sans crier gare, je lui balance un coup de poing de toutes mes forces. Il l'esquive à peine et un rictus narquois naît sur ses lèvres.

Puis un autre coup part, qu'il esquive aussi facilement d'un pas sur côté. Je lance un troisième coup de poing, furieuse. Qu'il évite encore.

J'enchaîne les coups, je lance mes poings à droite et à gauche comme un boxeur, comme j'ai appris à faire de la baston, mais rien n'y fait.

Enfin, à force de me balancer d'un côté et de l'autre, je réussis à repérer des schémas de combat.

Ça y est, j'ai trouvé ta faille, mon salaud...

MORSURE EMPOISONNÉEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant