Chapitre 21 - Julia

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Je savais que j'allais faire sensation, mais à ce point...

Ce soir, je suis habillée d'une longue robe sirène noire qui sculpte parfaitement ma silhouette et mes hanches. Elle est fendue jusqu'à mi-cuisse sur le côté droit, laissant apparaître ma jambe élancée, tandis que mes épaules et mes bras sont dénudés. Marchant avec assurance, perchée sur mes talons aiguille, j'avance fièrement, sensuelle et envoûtante. J'ai mis une rose rouge sur le creux de mon oreille, qui vient contraster avec mes longs cheveux noirs que j'ai laissés détachés, mais savamment bouclés.

Je dois dire que devant mon miroir, déjà, l'effet avait été saisissant et j'avais eu un peu de mal à me reconnaître dans cette tenue aussi... waouh. Apparemment, l'effet ici est le même et je peux voir dans les yeux des invités, que j'attire toutes les convoitises à travers les yeux de chacun.

Ma chère Amanda, je ne peux que vous remercier pour m'avoir dégotté une aussi belle tenue, ainsi que pour avoir réussi à me rendre à ce point attirante et élégante, notamment en me maquillant discrètement, mais élégamment.

Je me dirige vers un serveur qui, à mon approche, déglutit et rougit déjà. Je lui adresse mon plus beau sourire en prenant une flûte de champagne sur le plateau.

– Merci, dis-je doucement.

Sirotant le liquide à petites gorgées, mes yeux continuent de scruter les alentours jusqu'à ce que... finalement, je croise ceux de Tristan. Son regard bestial ne m'échappe pas. Malgré moi, je frissonne de peur. Mais aussitôt après, je pense :

Non, il ne peut pas agir, pas ici. Est-il en colère de me voir là ? Ou pire, a-t-il peur que je foute son plan en l'air ? Je m'en fous. Je vais prendre les rênes de la mission, qu'il le veuille ou non.

Pour le moment, je dois m'approcher du Ministre. Mais en croisant le regard vif et curieux que ce dernier me lance, je suppose que ce n'est pas moi qui vais faire le premier pas.

J'entre dans son jeu en minaudant. Je le regarde fixement en battant deux ou trois fois des cils avant de poser mes yeux sur le parquet ciré, comme intimidée, puis je pose nonchalamment une main sur ma hanche en marchant lentement dans la direction opposée. Enfin, je parcours la salle d'un pas assuré en admirant les tableaux mis aux enchères pour la soirée.

Je suis interrompue dans ma progression par plusieurs personnes – haut placées d'après leurs vêtements –, mais grâce aux leçons d'Amanda, je parviens à tenir la conversation avec mes interlocuteurs à mesure de nos discussions.

Je fais abstraction des regards des membres du gang, sachant pertinemment qu'ils ne m'ont jamais vue comme ça, mais surtout, je sais que j'ai choqué Tristan. Lui qui pense que je ne sais pas marcher avec des talons ou que je ne sais pas être sexy ou désirable depuis la nuit où il a failli me vendre. Aujourd'hui, je lui montre ouvertement qu'il s'est trompé. Lourdement. Là, je lui souris. Il peut m'admirer tout son saoul.

Regarde-moi et admire...

Je lui lance des coups d'œil à mon cher « Patron », voyant qu'il sirote toujours son verre sans me lâcher du regard. Je jurerais avoir aperçu des étincelles dans ses yeux et en tout cas, il ne se gêne pas pour me lorgner de bas en haut, habité d'une lueur sauvage. Je ne veux même pas imaginer quelle serait sa réaction si j'osais m'approcher de lui.

Mais mon attention se reporte vers la proie et ça tombe bien : le ministre semble subjugué par ce qu'il voit, c'est limite s'il ne bave pas.

Beurk !! Bon allez, c'est moi qui l'ai voulu alors j'assume...

MORSURE EMPOISONNÉEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant