Chapitre 2 - Julia

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Les pleurs des femmes s'intensifient en découvrant le lieu et surtout la situation dans laquelle on se trouve. Un des hommes de main, portant une cicatrice à l'œil gauche, vient se placer à côté du chef de la bande en s'adressant à lui et ne nous lâchant pas du regard :

– Patron, les femmes de la liste sont toutes là.

– Âge ? demande alors le dirigeant.

– Entre 18 et 30 ans, comme vous l'avez ordonné.

Ses prunelles émeraude, qui contrastent avec ses cheveux noir ébène, repassent alors tour à tour sur chacune de nous d'un air serein. Puis, il reprend de nouveau la parole après avoir expiré la fumée de sa cigarette.

– Parfait.

Une des femmes à mes côtés ne cesse de geindre à travers le collant. Le chef fait un geste de la tête et un des hommes s'approche d'elle pour lui enlever le scotch d'un geste rapide.

– Bande de salopards ! Relâchez-nous, espèces de malades !!! crie-t-elle, des larmes ruisselant sur ses joues.

Des rires moqueurs s'élèvent alors dans la salle. Le chef de la bande, d'un autre geste du menton, fait comprendre à son homme de main d'enlever le scotch de toutes les autres femmes. Sans douceur, celui qui m'ôte mon bâillon me déchire la bouche et je grimace.

Salopard... pensé-je en exprimant une plainte sourde et en fronçant les sourcils sous la douleur.

Aussitôt, des hurlements stridents emplissent la pièce. Toutes les femmes se mettent à hurler pendant que je referme mes yeux, tentant de supporter ces cris aigus qui me vrillent les tympans.

Mais bon sang, elles vont pas la fermer un peu ?

Mais cela ne fait qu'accentuer les rires de nos kidnappeurs.

– Ha ha ha !! Vous pouvez bien vous époumoner autant que vous voulez, personne ne vous entendra ni ne vous viendra en aide, dit l'homme à la cicatrice, un sourire moqueur aux lèvres.

Pour les en convaincre, il ouvre le bras pour montrer l'endroit clos dans lequel nous sommes prises au piège. Ce qui augmente la panique des femmes autour de moi. Mais après quelques secondes supplémentaires, épuisées et voyant que l'homme a raison, elles finissent par s'arrêter et l'on n'entend plus que leurs pleurs et leurs supplications.

– Que... qu'est-ce que vous allez faire de nous... ? tente l'une d'elles, tremblante de trouille.

Le regard du chef se fait alors plus égrillard, mais surtout plus dangereux. Cependant, ce n'est pas lui qui répond, mais toujours l'homme à la cicatrice.

– À quoi bon vous inquiéter ? Vu votre vie merdique à chacune, vous êtes juste bonnes à devenir des petites putes ! crache-t-il.

Sa réponse ne fait que déclencher de nouveaux hurlements. On a toutes compris de quoi il parle : on est destinées à devenir des esclaves sexuelles ou pire, que sais-je. À cette idée, je lâche un soupir de lassitude. Ce qui ne manque pas de faire lever un sourcil à l'un des hommes, portant ses cheveux blonds coiffés en catogan*, juste derrière l'homme aux yeux verts. Probablement son bras droit vu sa position à côté de lui.

– Je veux partir !! Relâchez-moi !! hurle l'une des femmes.

Joignant le geste à la parole, elle se lève d'un bond pour se précipiter vers la seule porte de sortie qui se trouve derrière la bande, mais elle est stoppée net dans son élan par l'un des hommes qui lui colle immédiatement un coup de poing au visage.

MORSURE EMPOISONNÉEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant