Mes yeux fixent toujours mon adversaire, mais je sens l'atmosphère changer. Un coup d'œil autour de moi m'informe que l'attitude des membres de mon gang a changé. Des regards d'étonnement et une lueur que je ne reconnais pas immédiatement allume leurs prunelles, comme... de l'excitation ?
J'aperçois également furtivement le regard de mon chef qui me dévore du regard.
Je n'ai pas le temps d'analyser davantage, mon attention est totalement focalisée sur mon adversaire dont les veines saillantes de colère font tripler le volume de son cou.
Vas-y, rage encore plus. C'est exactement ce que je veux.
– Allez, viens. Je t'attends, molosse, dis-je en repliant mon index pour l'inviter à s'approcher, un sourire satisfait sur mes lèvres.
Un grognement animal s'élève alors de sa gorge et je vois que sa main se dirige vers sa poche. Comme je ne suis pas idiote, je sais parfaitement qu'il va sortir une arme pour me tuer.
Je me précipite sur mon sweat et je le jette devant moi. Il est aussitôt troué de balles, mais c'est exactement le temps qu'il me faut pour me protéger de son attaque et faire diversion. Puis, l'adrénaline et la colère aidant, je fais trois pas et je bondis sur lui comme un félin, me retrouvant dans son dos en l'espace de quelques secondes.
– Trop lent pépère, soufflé-je.
Dans le même temps, et sans qu'il puisse se retourner à cause de son poids et de sa lenteur de réaction, je m'accroche à son cou avec mes bras et je crochète mes jambes autour de ses hanches. Continuant de grogner comme un gorille, il s'agite dans tous les sens pour tenter de m'enlever de son dos.
– Descends de là, salope !!!
Mais je ne lâche rien et un autre coup d'œil me permet de voir qu'Aaron le gringalet est toujours à terre, la bouche en sang et tente de reprendre ses esprits. Je constate qu'il y a aussi le Padre qui sue à grosses gouttes, une arme à feu pointée vers nous.
Le problème, c'est que monsieur muscle est tellement agité qu'il lui est impossible de me viser au risque de le toucher.
– Arrête de bouger ! Je vais la descendre !! crie-t-il.
Ni une ni deux, j'enfonce brutalement mes doigts dans les orbites de mon adversaire aussi loin que je peux, et je sens bientôt une substance gluante sur mes phalanges, en même temps que le gorille pousse un cri atroce de douleur en jetant ses mains sur ses yeux pour enlever mes doigts.
– RAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAHHHHHHH !!!!
Son cri résonne douloureusement à mes tympans, mais pas question de lâcher prise et je continue à appuyer dans ses yeux. Je sais pertinemment que ce sera irréversible et qu'il ne retrouvera jamais la vue, si toutefois il arrive à survivre.
Mon attaque ne permet pas à leur chef de me tuer. Au contraire, je nous ai conduit vers lui volontairement en guidant ma monture.
– Ne t'approche pas ! vocifère le Padre à son subordonné.
Mais il lui est impossible d'obéir à cet ordre.
Soudain, un coup de feu retentit et nous tombons lourdement à terre tous les deux. Aussitôt, une tache de sang s'étale sur le sol.
Un silence lourd tombe sur le spectacle et tout le monde retient sa respiration. L'espace d'une minute, le monde est figé.
Qui de nous deux est encore vivant ?
Je secoue un peu la tête... C'est bon, je suis vivante. Je me relève rapidement mais avec précaution, le regard fixé à terre. Je sens mes cheveux qui se soulèvent dans le vent et cela me fait du bien.
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MORSURE EMPOISONNÉE
RomanceMe faire enlever le jour de mes 19 ans, ça aurait pu être une belle surprise si ça avait été dans le but de m'emmener à une fête pour mon anniversaire. Au lieu de ça, je me retrouve au milieu d'une pièce entourée d'hommes richement habillés, leur m...