10h52. Aéroport international John F. Kennedy, État-Unis
Quelques jours plus tôt
...Swan...
Mes pieds foulaient le sol, comme une ancre me ramenant brusquement à la réalité. Ces trois dernières semaines étaient passées à une vitesse vertigineuse, me laissant à peine le temps de reprendre mon souffle. La peur me rongeait, comme un parasite, mais au fond, un mince filet de soulagement commençait à percer à travers le chaos de mes émotions. J'avançais dans la queue, le passeport serré dans ma main tremblante. Il ne restait plus qu'une étape avant que je ne sois officiellement de retour aux États-Unis, le contrôle des douanes.
Moi, qui avais toujours détesté le crime, mais qui avais grandi dedans, j'avais tenté de fuir ce monde à plusieurs reprises, pour finalement y retomber. Ironiquement, ce jour-là, le crime était devenu mon arme. La justice, ma propre justice, ne pouvait être rendue que dans l'ombre. J'enfonçais mes ongles dans ma paume, une vieille habitude pour garder le contrôle, quand mon tour arrivait enfin.
L'agent des douanes me lançait un regard neutre, presque blasé, avant de prendre mon passeport. Ses yeux passaient du document à moi, et un silence lourd s'installait. Les secondes semblaient s'étirer, chaque tic-tac de l'horloge résonnant dans ma tête comme un compte à rebours.
- Bienvenue aux États-Unis, Madame Lark.
Je murmurais un remerciement et avançai, le souffle court. J'avais l'impression que rien n'avait changé, que je n'étais jamais vraiment partie. Pourtant, la dernière fois que j'étais ici, je me débattais pour ma vie. Maintenant, j'étais une ombre, un fantôme. Invisible.
En sortant de l'aéroport, je m'arrêtais un instant, scrutant la foule qui s'agitait autour de moi. J'attendais Derek. Il m'avait préparée pour ça, avec une précision presque clinique. Les règles, les précautions, tout était calculé. Avant de partir, j'avais eu droit à un relooking complet. mes cheveux teints en noir, coupés au carré. Trop risqué de revenir avec mon apparence d'avant. Quand on retournerait en Australie, je pourrais toujours prétendre que c'était un besoin de changement, une envie de repartir à zéro.
Je regardais autour de moi, des familles se retrouvaient, des couples s'embrassaient, des amis éclataient de rire, tous absorbés dans des moments de bonheur simple. Certains téléphonaient à leurs proches pour annoncer leur arrivée. Moi, je n'avais personne à appeler. Je n'avais jamais eu personne à appeler. Depuis mon enfance, personne n'était jamais venu me chercher à l'aéroport. La solitude était une compagne fidèle, ancrée en moi.
Soudain, la voix d'une petite fille attira mon attention.
- Maman, regarde la main de la dame !
Je baissais instinctivement les yeux vers ma main gauche. La cicatrice, profonde et indélébile, me rappelait chaque jour ce que j'avais traversé. Je réagissais sans vraiment réagir, cachant rapidement ma main sous la manche de mon pull. J'avais appris à vivre avec cette partie de moi, à accepter cette marque. Les regards curieux ne m'étonnaient plus, mais personne n'osait jamais me demander comment je l'avais eue. C'était une histoire que je gardais pour moi. Pourtant, malgré tout, je me surprenais à l'aimer, cette cicatrice. Elle était la preuve de ce que j'avais été, et de ce que j'étais devenue. Un rappel constant.
Je voyais la mère sermonner la petite fille au loin, un pincement me traversait le cœur. Ce n'était qu'une réaction innocente, une curiosité d'enfant face à l'inconnu. Je préférais ça à la froideur des adultes, à leurs jugements silencieux. Au moins, les enfants ne cachaient pas leurs émotions derrière des masques. J'attendais encore Derek, en silence, mon regard se perdant dans les mouvements de la foule. J'étais prête pour ce qui allait venir. Enfin, je croyais.

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NightHawk T1&T2
Romantizm« J'aime la façon dont tu prononces mon nom, mais c'est vulgaire venant d'une bouche aussi pure. » « Ne me sous-estime pas. » « Oh, je n'oserais pas, princesse. » « Je suis un ange, pas une princesse. » Elle s'était juré de mettre un terme à son pas...