Lisa était restée jusqu'à ce que Louis arrive. J'avais passé la moitié de mon week end chez ce dernier à continuer mon entraînement. Nous étions à présent lundi matin. J'étais totalement prête à partir pour le lycée mais j'étais assise sur mon lit face au miroir de ma chambre. Et si tout ce passait mal ? J'étais très nerveuse. Je n'avais fait aucun dérapage depuis mon "retour" mais au lycée tout était différent. Je ne savais pas ce qui pouvait se passer. C'était imprévisible. Comme moi.
Quelqu'un frappa à ma porte. J'avais entendu les pas plus lourds de mon père monter les escaliers auparavant.
- Entre papa !
La porte s'ouvrit et mon père vint s'asseoir à mes côtés.
- Comment savais-tu que c'était moi ? demanda-t-il, étonné.
- Tes pas sont plus lourds et traînants que ceux de maman, répliquai-je comme si c'était la chose la plus évidente au monde tout en gardant le regard fixé sur mon reflet.
- Oh !
- Que voulais tu ?
- Je voulais savoir si tu allais bien. J'ai remarqué qu'en ce moment tu avais l'air plus distante et nerveuse. Je me trompe ?
Je détournai finalement le regard vers lui.
- Oui tu te trompe, mentis-je. Je vais bien.
- Donc ce n'est que mon imagination ?
- Oui, mentis-je encore une fois.
- Très bien donc explique moi ce que tu fais encore ici alors que Louis t'attend en bas pour aller au lycée.
Je relevai la tête et humai l'air discrètement. En effet l'odeur de Louis parvenait à mes narines. J'étais très étonnée de ne pas l'avoir remarquée avant. Je fronçai les sourcils. Mes sens étaient-ils défaillants ? Non puisque que je l'avais senti quand je m'étais concentré. Mais que s'était-il passé alors ? On pourrait dire que c'est une caractéristique de mon espèce. Que mes sens sur-développés ne fonctionnaient que si je me concentrais ou que je faisait 'appel' à eux. Mais cela n'avait aucun sens puisque les autres fois je n'y avais pas prêté attention.
Je me levai en attrapant mon sac. Louis m'attendait à la porte, jouant avec les clés de sa voiture. Je déposai un rapide baiser sur ses lèvres et sortis en vitesse prenant conscience de notre retard. Il s'assit à mes côtés mais ne démarra pas tout de suite. Je me tournai vers lui.
- Qu'est-ce que tu attends ? demandai-je, étonnée qu'il me fixe.
- Qu'y a-t-il ? Me questionna-t-il, ignorant ma première interrogation.
- Rien, répliquai-je en détournant le regard.
Pourquoi me connaissait-il si bien ? Il y a des fois ou je regrette l'époque ou j'étais seule en permanence. Bien que je préfère ma vie actuelle, celle d'autrefois avait ses avantages.
- Becky ? Je sais qu'il y a un truc qui va pas. Parle moi.
- Tout va bien je te dis ! m'énervai-je.
Il fronça les sourcils.
- Désolé, murmurai-je au bout de quelques secondes.
- C'est pas grave, souria-t-il.
Il démarra la voiture et ne reposa pas de question. Je m'en voulais de lui avoir répondu comme ça. Quand nous arrivâmes au lycée, il garra sa voiture sur le parking mais je ne descendis pas tout de suite. Il le remarqua et se tourna vers moi. Il ne dit rien, attendant juste que je me décide à dire quelque chose ou que je descende.
- J'ai peur, finis-je par lâcher, plantant mon regard dans le sien.
- Peur de quoi ? demanda-t-il doucement.
- Peur de faire une erreur, peur de ne pas me contrôler.
Un sourire réconfortant apparu sur ses lèvres. Il posa sa main sur ma joue.
- Moi, je ne m'inquiète pas du tout. Je sais que tu vas gérer. Que tout ira très bien. Je sais que tu en es capable.
Je lui souris. Il se pencha et m'embrassa. Toutes mes pensées disparurent. Je ne pensais plus à rien à part le formidable loup garou qui m'embassait. Il se retira et posa son front contre le mien.
- Ne doute jamais de toi. La meilleure façon de se contrôler est d'avoir confiance en soi-même.
- Merci, chuchotai-je.
- De rien. Je t'aime.
- Je t'aime aussi.
Il déposa un rapide baiser sur mes lèvres avant de de sortir de la voiture. Je le suivis. Nous étions en retard de plusieurs minutes déjà. Il n'y avait presque plus personne dehors à part quelques retardataires qui couraient pour rejoindre leurs classes.
Louis me conduit jusqu'à ma salle. Il ouvrit la porte et excusa mon retard à mon professeur.
- Excusez-moi monsieur. C'est ma faute. Ma voiture est tombée en panne. On a dû se dépêcher.
- Ce n'est pas grave. Allez vous asseoir mademoiselle.
Louis exerça une pression sur ma main qu'il tenait depuis que nous étions sortis de la voiture, puis la lâcha et quitta la pièce. Je m'assis à côté de Lisa qui me sourit avant de se reconcentrer sur le cours. J'aperçus, deux tables devant, Trina. Elle me regarda, inquiète. Je lui souris pour lui montrer que j'allais bien. Elle me rendit mon sourire et se concentra elle aussi sur le cours.
※※※※※※※※※※※
- Tu vois tout s'est bien passé, me dit Louis, alors que nous rentrions.
- Oui, lui souris-je en retour.
- Tu veux rentrer te reposer ou continuer ton entraînement ?
- Je veux aller courir dans les bois !
Maintenant que je connaissais ce sentiment de liberté je ne m'en lassais plus.
Louis sourit.
- Allons-y alors.
Il ne s'arrêta pas en passant devant ma maison et continua en direction de la sienne. En arrivant, nous déposâmes nos sac sur les marche de l'entrée et Louis dit :
- On va courir.
Je savais qu'il parlait au reste de la meute et que même s'il n'avait pas parlé fort tout le monde avait entendu. Jade ouvrit d'ailleurs la porte.
- Je viens avec vous.
Nous ne perdîmes pas une seconde et nos corps humains laissèrent place à ceux de nos animaux. Je ne me transformais plus en loup. J'étais bien trop repérable comme ça. Je me transformais en berger allemand. J'étais bien plus réaliste et en même temps je gardais vaguement l'apparence d'un loup plus petit.
- C'est partit, entendis-je la voix de Jade dans ma tête.
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Loups
FantasyQuincay : 500 habitants. Parmi tout ce petit monde, Becky est tombée sur LA personne qui changera sa vie. Au milieu de secrets elle parviendra cependant à trouver son bonheur. Couverture : PandaRoux_54