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Un énorme loup blanc s'avançait vers moi. Il grognait et montrait ses dents aiguisées. Plus il se raprochait, plus je pouvais voir ses yeux jaunes. Ils montraient de la colère . Je hurlai, espérant que quelqu'un m'entende, en vain. Le loup n'était plus qu'à un mètre de moi. Il bondit et me griffa. Je sentis ses crocs se planter dans mon avant bras. Un cri de douleur sortit de ma bouche.

Je me réveillai en sursaut. Ma mère était assise sur mon lit et me caressait les cheveux, l'air inquiète :

- Tu as encore fait le même rêve ?

- Oui, répondis-je.

- Essaies de te rendormir.

Elle retourna se coucher me laissant seule. J'avais peur de me rendormir. L'image du loup blanc revenait sans cesse dans ma tête. Je ne savais pas pourquoi mais depuis plusieurs mois, je refaisais ce rêve étrange. C'était depuis qu'on avait déménagé à Quincay, en juin. Je ne m'étais pas fait d'amis dans mon nouveau collège puisqu'il restait seulement trois jours de cours et que je pensais que nous déménagerions bientôt à cause du travail de mon père. Malheureusement, il s'était fait licencier et avait trouvé un autre travail près de Quincay. Mes parents avaient donc décidé de rester dans ce petit village. Quincay était un village de cinq cents habitants où tout le monde se connaissait. Lorsque j'était arrivée au collège le premier jour, tout le monde était au courrant de mon arrivée. On leur avait donné mon nom entier que je détestais. Il avait fallu que je leur dise de m'appeler Becky et non Rebecca. Tous mes camarades avaient essayé de gagner mon amitié mais je n'avais pas fait d'effort. Pourtant ma rentrée en seconde était aujourd'hui et je n'avais toujours pas d'amis.

Comme je ne voulais pas me rendormir je pris des habits propres et allai me doucher. Je fis le vide dans ma tête et essayai de ne penser à rien. Lorsque j'eus fini je descendis à la cuisine et mangeai un bol de céréales. Mon réveil sonnerait dans une heure. J'enfillai ma veste et sortis. Il faisait encore nuit mais le ciel commençait à s'éclaircir. Je me dirigeai vers la forêt et marchai pendant quelques minutes sur le sentier de terre. Je connaissais bien le coin pour y avoir passé des heures cette été. J'aimais m'y réfugier quand j'allais mal. Je me sentais souvent seule. Je n'ai jamais été très douée pour me faire des amis et je n'attirais pas les garçons. Mes cheveux brun et mes yeux marron n'avaient rien d'extraordinaire. D'habitude les oiseaux chantaient et me redonnaient le sourire. Mais aujourd'hui, ils dormaient encore. La forêt avait perdue son charme habituel. Je n'entendais pas le moindre bruit provenant de la nature. On pouvait entendre, au loin, la circulation des quelques voitures déjà sur la route. Je m'arrêtai à l'endroit où se déroulait mon rêve. Les arbres s'écartaient pour laisser place à un petite clairière. L'herbe était rafraîchit par la rosé du matin. Je me stoppai net. J'avais crus entendre un hurlement de loup. Apeurée, je me depêchai de rentrer. Ma mère était déjà debout et me regarda avec étonnement :

- On dirait que tu as vu un fantôme ! s'exclama-t-elle.

- Pire... J'ai entendu un loup...

- Tu as sûrement rêvé. Tu devais encore être sous le choc de ton cauchemar.

- Peut-être, admis-je.

LoupsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant