Loups

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Je pris mon vélo et roulai jusqu'à la bibliothèque. J'entrai et saluai le bibliothécaire. Je me dirigeai dans le rayon 'roman'. Je parcourus les étagères et finis par trouver exactement le même livre que dans la bibliothèque de Louis. La description disait :

Que nous cache ces mystérieuses créatures? Si vous voulez tout savoir sur les loup garou, ce livre est fait pour vous. Véritables mythes. Aucun mensonge.

Je me demandais de plus en plus pourquoi Louis avait ce genre de livre et qu'il ne voulait pas me le prêter. J'allai l'emprunter et rentrai chez moi. Mon père lisait sur son fauteuil en écoutant les informations. Ma mère préparait le dîner. Je les saluai et montai dans ma chambre. Je m'assis sur mon lit et commençai la lecture. Je remarquai certains détails comme le fait que les loup garou courraient beaucoup plus vite que des humains normaux. Les loups mangeaient aussi énormément de viande et presque pas autre chose. Ils ne se fatiguaient pas lorsqu'ils faisaient des efforts et avaient un odorat et une ouïe très développés. C'était des details que j'avais remarqué chez Louis. Lorsque je l'avais vu le premier jour au portail du lycée, je l'avais revu cinq minutes plus tard à la lisière de la forêt. Je ne l'avais jamais vu manger autre chose que de la viande. Il ne paraissait pas fatigué lorsque nous sommes montés sur la montagne. Matias et lui savaient que j'étaient là bien avant que je ne débouche dans la clairière. Et puis il y avait les photos et le cauchemar que j'avais fait sur le dos de Louis. Cela me semblait étrange. J'essayai de me raisonner : les loups garous n'existent pas. Ma mère me sortit de mes réflexions en m'appelant à table. Je ne parlai pas de toute la soirée. Mes pensées vagabondaient loin dans mon esprit. J'allai me coucher mais je n'arrivai pas à dormir. Finalement la fatigue l'emporta.

Louis s'approchait doucement. Il était à quatre pattes, en position d'attaque. Il semblait sourire mais ses yeux, devenus jaunes, montraient de la colère. Son allure ressemblait à celle du loup blanc. Il me sauta dessus. Il planta ses ongles dans mes bras et ses dents dans mon cou. Je le laissais faire sans bouger. Mes yeux commencèrent à se fermer. Je m'évanoui...

...Et me reveillai. Mon réveil sonna dix minutes plus tard. Je me préparai, mis le livre dans mon sac et partis avec mon père. Je me dirigeai vers un banc pour relire mes cours lorsque Louis apparut à côté de moi. Je ne l'avais pas entendu. Il me salua et prit le livre blanc déposé dans mon sac.

- Tu l'as lu ? demanda-t-il.

- Oui.

- Tu en pense quoi ?

- Je pense que c'est la réalité. Je pense que ces créatures existent vraiment.

Je le regardai d'un air interrogateur. Il paraissait désarmé.

- Tu... tu pense à quelqu'un en particulier?

- Oui...

- Qui?

- Toi.

Il ne su que dire. Il cherchait ses mots mais ne les trouvaient pas. Jade arriva toute joyeuse. Elle regarda Louis, baissa son regard sur le livre qu'il tenait dans et son sourire disparut aussitôt. J'avais lu que les loups garous pouvaient communiquer par la pensé.

- Il faut que je te vois après les cours.

Il repartit aussi silencieusement qu'il était venu, Jade sur ses talons. Leur réaction prouvait que j'avais touché un point faible. J'allai en cours. Je ne les revis pas de la journée. Louis m'attendait au portail. Il me mit sur son dos et lorsque nous étions hors de vu, il se mit à courir. Nous arrivâmes en forêt. Il me déposa sur un tronc et s'assit à côté de moi.

- As-tu peur de moi?

- Je sais que ça fait cliché mais non.

- Pourtant tu devrais, tu sais que je peux ne pas me contrôler ? (Ça sonnait plus comme une question qu'une affirmation.) Tu l'as même rêvé.

- Oui mais j'ai confiance en toi.

- Tu ne dois le dire à personne.

- Promis.

Il m'embrassa sur la joue et me prit la main.

- Merci

Nous discutâmes pendant une heure puis il me ramena chez moi. Je fis mes devoirs et finis le livre. J'allai manger puis pris ma douche. Je me couchai et dormis presque aussitôt.

Le loup blanc avançait au petit trot vers moi. Il s'assis et me regarda. Je le caressai et le serrai dans mes bras. Il s'allongea sur le dos et réclama d'autres caresses. On aurait dit un chien.