Loups

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Un peu plus tard, j'étais partie avec Louis et Ariane courir dans les bois. Cette dernière préférait le linx mais j'avais réussi à la convaincre de choisir un animal plus fréquent dans les forêts françaises. Et elle s'était transformée en loup. Mais pas un loup énorme comme moi, un loup normal comme tout le reste de ma meute. Étonnés nous lui avions demandé comment ça se faisait.

- C'est parce que tu as été transformée par des loups garous. Moi j'ai été transformée par des métamorphes, avait-elle répondu.

Après quelques kilomètres de course nous décidâmes de nous arrêter en haut de notre colline. Ariane était restée debout tandis qu'elle admirait le paysage. Louis et moi reprîmes notre forme humaine et nous allongeâmes dans l'herbe.

Le ciel étant dépourvu de nuage, le soleil me brûlait la peau. Aussi, aussi quand Louis me prit la main, elle me parut moins chaude, presque normale. Ariane s'approcha, de nous de nouveau sur ses deux pieds.

- Raconte-moi ton histoire, lui demandai-je.

Elle s'assit, ramenant ses genoux contre sa poitrine et les entourant de ses bras.

- Je ne me rappelle pas beaucoup de mon enfance. Je n'ai que des souvenirs flous par image. Mon plus vieux souvenir remonte à mes dix ans. C'est l'âge auquel on est transformée. La cérémonie ou le rituel -peut importe comment tu l'appelles- se passe pareil que pour les loups garous sauf que l'esprit convoqué peut être n'importe quel animal. Le mien était un lynx. C'est pour ça que c'est aussi mon préféré.
<<C'est Maïronn et ses deux sœur, Gaïla et Seïra, qui s'occupe des transformations. Comme toi j'ai été inconsciente pendant dix-sept jours. Normal. Après j'ai été entraînée comme tout le monde avec Seïra. Mon histoire c'est ça. J'ai toujours vécu comme ça.
<<Aussi longtemps que je m'en souvienne j'ai toujours su que tu existais. Néanmoins je n'avais pas le droit d'entrer en contact avec toi avant mes dix-huit ans puisque tu étais humaine. Mais maintenant que tu ne l'es plus, j'ai été autorisée à venir te voir. Alors me voilà.

Je me suis dit que c'était le bon moment pour lui poser toutes les questions qui me trottaient dans la tête depuis un moment.

- Tu connais bien notre espèce, n'est-ce pas ? (Elle acquiesça.) J'ai plusieurs questions. La première : Comment ce fait-il que j'ai été transformé en métamorphe par des loups garous ?

- Tous les métamorphes descendent de la même famille indienne. Notre programme génétique ne nous laisse pas le choix. Peut importe en quoi on essaye de te transformer, tu sera un métamorphe. Je ne sais pas vraiment comment ça marche mais c'est comme ça.

- Et pourquoi avons nous des dons alors que les loups n'en n'ont pas ?

- C'est l'une des caractéristiques de notre espèce. On a tous un don. Même avant notre transformation.

- Tu as dit que c'était génétique alors maman ou papa devraient aussi avoir des dons, non ?

- Ça arrive des fois. Le gène saute une génération. En l'occurrence c'est notre père qui aurait dû avoir le gène.

- Alors j'ai des origines indiennes ?

- Oui.

- Quels genre de dons ont les autres ?

- Ça peut être tout et n'importe quoi. Maïronn à la capacité de savoir quand un nouveau métamorphe né. Il sait aussi quand ils sont transformés. C'est comme ça qu'il a su pour nous. Ma meilleure amie peut contrôler tes émotions en te touchant. Pratique quand tu es stressée.

Nous continuâmes à discuter de son centre. J'avais obtenu les réponses que je voulais. Les questions on arrêté de me tourmenter. Pour la première fois depuis longtemps, je me sentais calme et en sécurité. Tous les secrets avaient été révélés. J'en voulais encore à mes parents en quelque sorte. Mais ça passerait. Ça ne servait à rien de leur en vouloir. Ils avaient eu peur et ça j'étais en mesure de le comprendre.

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- Et voilà ! Vous savez tout.

Nous avions tout expliqué à ma meute. À Gabriel en particulier qui avait posé plusieurs questions plus scientifiques sur nos capacités. Ils avaient tous été aussi surpris que Louis quand ils avaient vu Ariane. En les voyant que m'étais demandé si c'était à ça que je ressemblais quand je l'ai vu pour la première fois. Apparemment tout le monde était content et appréciait ma sœur même si Matias avait été un réticent au début. Mais après avoir croisé le regard réprobateur Trina, il avait sourit à Ariane.

- Fascinant ! commenta Gabriel.

- Tout est bien qui finit bien, finalement, ajouta Olivia.

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Ma mère avait accepté qu'Ariane reste à la maison aussi longtemps qu'elle le voudrait. Elle a même ajouté qu'elle faisait partie de la famille qu'elle était chez nous comme chez elle. Quand mon père est rentré le soir il a eu sacré choque. On a dû tout lui expliquer. Depuis le début.

Puis le lundi j'étais allé au lycée avec Ariane. Elle portait mes habits puisqu'elle était venue les mains vide. Lisa et Juline nous avaient bombardées de questions. La version officielle est que je la connaissais depuis toujours. Je n'avais juste jamais parlée d'elle. Elle aurait été vivre à l'étranger pour quelques années et été revenue depuis peu. Pour la première fois, tous les déménagements que j'avais subis toutes ces années m'apparaissaient comme un avantage. Comme ça les gens ne connaissaient pas vraiment mon passé.

La fin de l'année arriva, puis les vacances. Ariane était retournée en Inde pour les vacances mais elle avait promis de revenir en septembre. Et effectivement elle était revenue. Nos dix-huit ans finirent par arriver et elle fut totalement libérée du centre et libre de ses mouvements. Sa meilleure amie, du même âge, nous rendit visite deux ans plus tard.

Puis le temps passant, mon rêve devint réalité :

- Tu avais raison, dit Louis.

Nous étions assis sur des rocking chair. Les cheveux de Louis blanchissaient et quelques rides apparaissaient au coin de ses yeux. Ces détails mis à part, il n'avait pas changé. Sa main dans la mienne était chaude et rassurante. Je le regardai dans les yeux pendant plusieurs minutes avant de déposer un léger baiser sur ses lèvres.

- Raison pour quoi ? demanda Aline, notre fille.

- Il y a plusieurs années, la première fois que ton père m'a embrassé, j'ai rêvé de cette scène. Toi et ton mari, surveillant vos propres enfants, jouant dans la poussière. Il n'y a qu'une différence.

- Laquelle ? demanda Ariane, assise sur les marches de l'escalier menant à la porte.

- Toi, lui répondis-je. Tu n'étais pas dans mon rêve.

- Donc j'ai changé l'avenir en restant ici.

- Oui mais nous le faisons en permanence, répliquai-je. La vie est une suite de choix. Et selon les choix que tu fais, l'avenir en est changé ou pas. Tu l'as changé mais je ne vais pas m'en plaindre.

- Depuis quand es-tu aussi perspicace, toi ? s'exclama Louis sur le ton de la plaisanterie.

Tout le monde rit.

J'avais eu la vie dont tout le monde rêvait. Une famille et des amis en or que j'aimais de tout mon cœur.

FIN
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