Loups

7

Olivia avait fait quelques pâtes. Je fus la seule à les manger. Louis mangea quatre steaks (?!). Jade fit preuve d'un peu plus de retenue mais on voyait qu'elle adorait ça. Matias n'était pas là :

- Matias ne mange pas?

- Si mais pas à la maison, répondit Louis.

- C'est à cause de moi?

- Oui mais ne t'inquiète pas, intervint Jade. Ça lui passera. Il était pareil quand je suis arrivée dans la famille et maintenant on s'aime comme si on avait toujours était frère et sœur.

- C'est vrai, confirma Louis.

- Et vos parents?

- Gabriel est avec Matias et Olivia a déjà mangé.

- D'accord.

Nous finîmes de manger et laissâmes tout sur la table. Louis nous proposa d'aller nous promener en forêt. J'acceptai avec joie mais Jade refusa en lui faisant un clin d'œil. Nous partîmes alors tous les deux. Nous marchâmes un moment sur le sentier puis il m'emmena au travers des branches. Il marchait vite et j'avais du mal à le suivre. Le sol commença à monter. Peu à peu les arbres disparurent et laissèrent place à une immense plaine. Il s'arrêta et s'assit par terre. Il sourit en me voyant peiner à monter.

- Ne m'aide pas surtout, dis-je en arrivant à sa hauteur.

Je m'assis à ses côtés et observai le paysage. Il me designa un trou dans les arbres où on devinait sa maison. Je ne pus trouver la mienne au milieu de celles de mon quartier. Elles se ressemblaient toutes. Il semblait vouloir me dire quelque chose. Je le regardais. Il me sourit et s'allongea. Il regardait le ciel. De gros nuages gris l'encombraient.

- On devrait rentrer avant qu'il ne pleuve, remarquai-je.

- Pas envie. Tu le veux ?

- Non mais il le faut quand-même.

- D'accord alors on y va. Tu veux monter sur mon dos?

Je fus surprise par sa question. Il paraissait très sérieux.

- Je ne serai pas trop lourde?

- Non, sourit-il.

- Alors d'accord !

Il me prit sur son dos et commença à descendre. Je posai ma tête sur son épaule et me laissai bercer par sa marche. Je m'endormis vite.

Un loup gris avec des taches brunes sur les yeux et les oreilles courait vers moi. Je pouvais à présent voir ses yeux jaunes. Je n'essayais pas de m'enfuir. J'ouvrais mes bras et invitais le loup à venir. Au lieu de me sauter dessus et de me griffer, il entra dans ma poitrine, dans mon cœur. J'avais l'impression de fusionner avec l'animal.

- Aaaaah !

- Qu'y a-t-il ? me questionna Louis.

- Je viens de faire un nouveau cauchemar. Cette fois le loup ne me mangeait pas, il entrait dans mon corps.

- Étrange.

Il parut soulagé de ce que je venais de lui dire. Je trouvais ses réactions tout sauf ordinaire. Il ne réagissait jamais comme je l'imaginais.