28. Marilyn Monroe

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Niall s'est assis à côté de moi sur mon lit.

-Ils ne voient même pas où est le problème. Au contraire. Pour des gens habitués à faire de la publicité pour des yaourts ou des bagnoles, travailler pour la contraception, c'est une sorte de gloire. Un type s'est jeté sur moi pour me féliciter de participer à une grande cause. Comme si j'étais une sorte de militant, ou de résistant, ou de super-héros.... D'ailleurs, autant te prévenir tout de suite, le type est journaliste. Il veut faire un article sur nous. Et apparemment, s'il est le premier, il ne sera pas le seul.

-Tait-toi !

-Je veux bien. Mais si ce n'est pas moi qui t'en parle, les autres s'en chargeront.

-Je ne répondrai à aucune question d'aucun journaliste, pour aucun article au monde....

Niall a posé la main sur mon genou.

-Mauvais calcul. Si tu te tais, c'est l'affiche qui gagne et tu finiras en Marilyn de la contraception. Si tu réponds, tu deviens le sujet de l'article, une fille sympa et intelligente qui pose pour une campagne solidaire.

-Mais je ne suis pas sympa, je ne suis pas intelligente et je ne suis pas solidaire....

-Je sais. Mais tu ne sors pas non plus avec moi. La vérité ne compte pas. Ce qui compte, c'est l'image.

-C'est atroce.

-Je te signale que c'est toi qui as commencé. Avec tes histoires de maquillage et de sortir ensemble...

-Je te rappelle que tu as eu la même idée que moi, en même temps que moi.

-Oui, mais maintenant je n'en fais pas une maladie.

-Si je résume, il faut faire les idiots dans les journaux pour ne pas avoir l'air trop idiot sur les affiches ?

-A peu près. C'est comme les animateurs de télé qui écrivent des romans, ou les mannequins qui font actrices, ou qui chantent... Faire croire qu'il y a quelqu'un d'autre derrière l'image.

-Et ça s'arrête où, ce cirque ?

-On verra quand on aura écrit le livre et fait le disque !

Il souriait, assis en tailleur sur ma couette, ses yeux pétillaient. Tandis que je me rongeais d'inquiétude, il s'épanouissait à vue d'oeil. Dans le fond, il était le même que le petit garçon qui édifiait des villes en cailloux dans la cour de la maternelle. Il se moquait du monde alentour. Ce qui lui plaisait, c'était de jouer. Et il était prêt à jouer tous les rôles.

-Allez..., a-t-il fait d'un ton enjôleur. Fais pas la tête... On continue...

J'étais sur le point de répondre quand la porte de ma chambre s'est entrouverte.

-Je vous dérange ? a fait la voix de Brian.

-Non, ai-je répondu.

Et ce " non " à Brian était mon " oui " à Niall. Brian portait dans les mains trois coupes de champagne. Il a posé ses fesses au bord du lit communautaire et il a distribué les coupes.

-A mes modèles ! a-t-il lancé en levant la sienne. Et à l'amour !

Là-dessus, il nous a fait un petit clin d'oeil entendu. J'ai regardé Niall. Il avait son air espiègle et son sourire rayonnant. J'ai pensé que nous ne pourrions pas mieux nous entendre, même si nous étions les amoureux les plus passionnés du monde, nous ne pourrions pas être plus proche l'un de l'autre que nous l'étions à cet instant.

J'avais à peine trempé mes lèvres dans le champagne que Sopha a poussé la porte à son tour.

-Eh bien quoi ? Vous faites bande à part ? Vous avez des trucs spéciaux à vous dire ?

Elle a poussé Brian sans ménagement et s'est assise à côté de lui. Elle m'a regardée avec des yeux satisfaits de propriétaire et elle a remarqué :

-Tout ça, quand on y réfléchit, c'est un peu grâce à moi, non ?

J'étais sur le point de la remercier quand ma mère a fait diversion, avec son petit air affolé. Elle a successivement posé les yeux sur Brian, sur Sopha, sur Niall et sur moi et elle a paru tout à fait rassurée.

-Je m'assieds cinq minutes avec les vedettes, a-t-elle fait. Puis on ira rejoindre les autres. Ils vont se sentir abandonnés, tout seuls au salon...

Sopha s'est écartée pour lui faire une place à côté de Brian. Elle ne manquait pas d'élégance, dans un sens. Ce photographe, au départ, c'était le sien. Sa soeur le lui avait soufflé sous le nez et elle ne semblait lui en tenir aucune rigueur. J'admirais naïvement son abnégation quand un grand type à catogan a pointé le nez dans l'entrebâillement de la porte et s'est adressé à elle.

-Chérie, a-t-il dit, amène tes amis. On vous attend pour trinquer...

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Hello ! Voilà le nouveau chapitre :) Je voulais juste vous dire un énorme merci pour les 1k de vues et les 178 votes. Merci à tous ceux qui votent, franchement je vous adores.

Rendez-vous la semaine prochaine pour un nouveau chapitre mes love.

Merci d'avoir lu.

-M

[ En Pause ] La Belle JadeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant