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Là, dans cette cafétéria, presque seul avec ce secouriste, c'est une autre forme d'angoisse qui me saisit. Comment connaît-il mon prénom ? J'ai beau me rejouer la scène, je ne crois pas le lui avoir dit.

— Tu ne peux pas te souvenir de moi, mais je t'ai reconnu immédiatement.

— Désolé, je ne comprends pas trop.

— Il y a trois ans, quand toi et tes potes vous étiez en vacances ici. La soirée Blind Sex.

Ah oui, j'avais participé à ce truc de dingue. C'était complètement fou de faire ce genre de chose d'ailleurs. C'est une soirée où on entre dans une pièce plongée dans le noir. Et là, des dizaines d'hommes nus se frottent et se font du bien sans jamais se voir. Je ne sais pas ce qui m'a pris de tenter cette expérience !

Ce qui n'explique pas comment il peut me reconnaître. Le concept de la soirée c'est justement de ne pas se voir !

— J'ai reconnu ta voix.

— J'ai dû te marquer, alors.

— Oh oui, je n'ai jamais oublié. Tu m'as fait tellement de bien pendant cette soirée !

Donc c'est un mec que j'ai dû prendre... Parce qu'en faisant autre chose, j'aurais eu la bouche occupée, il n'aurait pas entendu le son de ma voix.

— Je pensais te revoir pendant une autre soirée Blind Sex, mais tu n'es jamais revenu.

— Non, je n'ai pas eu envie de renouveler l'expérience.

— Un de tes potes est ton petit copain ?

— Oui, en effet.

Je reste assez froid, je n'ai pas envie de tenter le diable non plus.

— Il est assez ouvert pour participer à ce style de soirée ? Il y en a une organisée demain.

— Ce n'est pas vraiment notre truc.

— Dommage. Mais tu sais où ça se passe et comment ça fonctionne, donc si vous avez envie...

La vie de Mathieu (IV)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant