4.49

397 21 0
                                    

Je continue à enchaîner les cigarettes. Ça ne me détend pas du tout mais au moins ça me donne l'impression de faire quelque chose.

— Laissez-moi.

— Quoi ?

— Je dois appeler la famille de Pascal. Je veux être seul.

Ils s'éloignent. Je les sens dans mon dos, je sais qu'ils ne sont qu'à quelques mètres. Ils ne font que semblant d'exécuter mes ordres. Téléphoner aux parents de Pascal, dans ces circonstances, est ce que j'ai eu de plus difficile à faire dans ma vie. Les entendre craquer, écouter les sanglots de sa mère, c'est insupportable.

— Tu devais le faire.

— Je veux le voir.

— Mathieu, il est en salle d'opération, personne ne peut entrer.

— Je ne suis pas personne ! Pascal est peut-être en train de vivre ses derniers instants, je veux être près de lui.

— On ne te laissera pas...

— Ce n'est pas ce que je veux entendre. Il a besoin de moi. Je ne le laisserai pas partir entouré d'étrangers.

— Je crois que je ne peux rien faire.

— Putain ! Si, Sébastien, tu peux faire quelque chose, tu peux essayer !

Mon téléphone vibre.

— Voilà autre chose, Fabien refait surface !

— Je lui ai envoyé un SMS.

Salut, Mathieu. Je viens d'apprendre pour Pascal. Si je peux faire quelque chose.

— Ça m'étonnerait. Tout ce que je veux pour l'instant c'est être à côté de lui.

Je contacte l'hôpital. Retourne à l'intérieur, ils vont te préparer pour entrer en salle d'opération.

— Comment est-ce possible ?

Je te raconterai ça plus tard. Pour l'instant, retourne voir les infirmières.

La vie de Mathieu (IV)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant