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Steven prend tout de suite les choses en main. Il éteint les bougies que nous avons allumées un peu partout dans la pièce. Il me cherche des affaires dans la chambre, pour que je m'habille. Mais je n'arrive pas à bouger, je suis tétanisé. Il va donc être obligé de m'habiller lui-même.

— Ils t'ont dit à quel hôpital ils le transportaient ?

— À la Salpetrière.

— J'appelle un taxi. Mathieu, regarde-moi. Tout va bien se passer.

— Ils m'ont appelé moi.

— Tu dois être le premier numéro qui apparaît dans le téléphone de Pascal.

— Je devrais contacter ses parents, ses amis...

— D'abord on va à l'hôpital. Là, on aura plus d'informations sur la situation. Ça ne sert à rien d'affoler tout le monde, je suis sûr que tout va bien se passer.

— S'il était conscient, il m'aurait appelé. Ça doit être pire qu'une simple égratignure.

— N'imagine pas immédiatement des choses horribles.

Il prend mon sac, et le mien. Quand nous descendons les escaliers, j'ai l'impression d'être un zombie. Ma vie vient de basculer, je ne maîtrise plus rien, je ne veux pas affronter ce qui va venir.

Dans le taxi, nous ne disons rien. Steven me tient simplement la main, c'est tout ce qu'il peut faire pour l'instant. Une fois à l'hôpital, il faut batailler pour qu'on nous dise où aller.

— Veuillez patienter dans la salle d'attente, une infirmière va venir vous parler.

Ah bon, parce que celle de l'accueil n'est pas infirmière ? Alors pourquoi elle porte une blouse bleue ? Les minutes semblent des heures. J'ai envie de hurler, mais je ne peux même pas bouger.

— Bonjour, lequel de vous est Mathieu ?

— C'est moi.

— Vous êtes de la famille ?

— Non, je suis son petit copain.

Elle n'a aucune réaction, elle regarde le dossier. Elle n'ose pas croiser mon regard.

La vie de Mathieu (IV)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant