La vie de Mathieu (IV)

4.21

Il s'agit de notre premier fantasme qui implique un ami ! Il faut trouver le bon moment pour lui proposer cette idée. Je ne sais pas si je serai capable d'aller jusqu'au bout, mais je dois bien dire que j'ai envie d'essayer. Je n'ai jamais été insensible au charme de Sébastien et maintenant que, de son propre chef, il a franchi la limite, plus rien ne semble impossible.

— Salut.

En général, nous ne parlons pas beaucoup le matin, au réveil. Enfin, il est souvent plus de midi, mais rares sont les personnes loquaces juste au saut du lit. Seulement, je suis seul avec Sébastien, au bord de la piscine, c'est donc le moment ou jamais.

— Alors, tu n'as recontacté personne pour te faire un petit plaisir ?

— Je n'ai plus envie de joindre celui qui est venu la première fois. Il a été un peu trop brutal. Et je ne sais pas sur qui je vais tomber ensuite. Je n'ai pas l'habitude de ce genre de chose.

— Tu ne faisais jamais de plan d'un soir avec les filles ?

— Si, mais pas en les contactant comme ça via des sites de rencontres. C'était plus souvent après des soirées bien arrosées. Là, je ne sais pas réellement à quoi ressemble le type, les photos mentent. Et j'ai envie de mecs virils, il y a un risque que je tombe sur des folles.

— Pascal a un fantasme.

Comme nous sommes nus en permanence, je vais tout de suite pouvoir juger si Sébastien est intéressé ou non.

— Tu as l'air d'hésiter, Mathieu. Si ça peut t'aider, je crois que je serais partant.

Les choses vont être plus simples que prévu.

— Tu y as déjà pensé ?

— Oui, je l'avoue. Tu es très mignon et vu que j'ai sans doute toujours eu des envies peu avouables, il a pu arriver que je fantasme sur tes petites fesses. Mais je croyais que Pascal et toi vous deviez être exclusifs ?

— Pour s'arranger avec ça, on va dire que les fantasmes permettent une entorse à notre accord.

— Il faudra qu'on arrive à se retrouver tous les trois, seuls.