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Toutes les infirmières me regardent et je m'en fous. Oui, je crie, oui, je fais du bruit, et je m'en fous. Steven a couru de l'hôpital au bureau de tabac pour me satisfaire. Je ne suis pas d'humeur à le remercier. Dans la rue, je fais défiler les clopes.

— Bon alors, il fait quoi Sébastien !

— Je crois que c'est lui, là-bas.

— Pas trop tôt !

— Qu'est-ce qui se passe, les mecs ?

— Pascal a eu un accident de moto.

— Oh mon Dieu !

— Il est en salle d'opération et on ne veut rien me dire. Je ne sais même pas si ce sont juste des petites blessures ou s'il est entre la vie et la mort.

— Qu'est-ce que tu veux que je fasse ?

— À ton avis ? Tu as été interne ici il n'y a pas si longtemps. Tu connais du monde dans cet hôpital, essaies de te renseigner.

— Je ne crois pas que...

— Je ne te demande pas de croire, je te dis d'aller consulter le dossier de Pascal.

— Les choses ne se passent pas comme ça, Mathieu.

— Fais ce que je te dis. Pas la peine de revenir si tu n'as aucune info !

Ces stupides cigarettes ne me calment pas du tout, bien au contraire.

— Tu n'es pas obligé de parler comme ça à ton pote.

— C'est quoi ce pays à la con où je n'ai même pas le droit de savoir ce qu'a mon petit copain ?

— Il faudrait sans doute appeler la famille de Pascal.

— C'est toi qui disais qu'il faut d'abord savoir ce qu'il a.

— Ses parents auront plus d'infos, ils sont de la famille.

— Et moi alors, je ne suis rien ? Je ne représente rien sous prétexte que nous n'avons pas signé un papier à la con devant le maire ? Je suis son petit copain, je crois que ça suffit pour dire que je suis proche, que je suis de la famille !

La vie de Mathieu (IV)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant