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Nous allons chercher Nicolas à l'hôpital. Il demande à ce que ce soit moi qui conduise la voiture ! Je sais très bien pourquoi. Les autres sont assez brutaux dans leur façon de conduire. Moi, je suis plutôt du genre « petite vieille » qui roule comme un escargot et ne prend jamais aucun risque. Une attitude parfaite pour le transport de malade.

— On a réaménagé la pièce du rez-de-chaussée qui sert de débarras pour en faire une petite chambre, comme ça tu n'auras pas à monter les escaliers.

— Vous êtes trop sympas avec moi, les mecs. Pourtant, je suis en train de vous gâcher vos vacances.

— Ne raconte pas n'importe quoi. Maintenant il faut que tu te laisses bichonner.

— Je n'ai même pas le droit d'aller au soleil, à cause de la cicatrice.

— Tu as l'autorisation de tout exiger, mais seulement jusqu'à ce que ça aille mieux.

Le pauvre, il ne va pas pouvoir faire grand-chose du reste de ses vacances. Pas le droit d'être au soleil. Pas le droit d'aller dans l'eau...

— Voilà ta nouvelle chambre. Bon, ce n'est pas encore génial, mais on trouvera des trucs pour rendre ça plus sympa. On t'a mis deux ventilateurs pour que tu te sentes bien.

— Je ne sais pas comment vous remercier.

— Arrête avec ça, tu ferais la même chose pour nous. Bon, alors, qu'est-ce que tu as le droit de manger ?

— Pas trop de solide pour l'instant. Donc des trucs genre de la soupe ou de la purée.

Ce n'est pas très joyeux tout ça. Je vais essayer de faire plaisir à mon ami. Avec, pour assistant, Pascal, ça tombe sous le sens.

— Tu sais cuisiner, Mathieu ?

— C'est le moment ou jamais d'apprendre !

Pascal est mon assistant et donc aussi mon goûteur.

— Alors ? C'est bon ?

— Si c'était pour moi je dirais oui pour te faire plaisir. Mais Nicolas ne sera pas aussi partial.

— C'est dégoûtant à ce point ?

— C'est immangeable. Laisse-moi faire.

Voilà, je ne sais même pas préparer une purée...

La vie de Mathieu (IV)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant