La vie de Mathieu (IV)

4.17

Les autres ont eu le temps d'arriver et juste quand ils se sont pointés à l'hôpital, une infirmière est venue confirmer que l'opération s'était bien passée.

— On peut le voir ?

— Il doit se reposer. Nous n'avons pas eu le temps de bien le préparer, il a fallu faire une anesthésie générale assez lourde.

— Bien, moi je reste ici jusqu'à ce qu'il se réveille.

Pascal décide, heureusement, de rester avec moi. Les autres peuvent tranquillement retourner à la villa. On ne va pas non plus engorger les couloirs de l'hôpital inutilement. Donc, c'est maintenant avec Pascal que je me retrouve à la cafétéria.

— Alors comme ça, tu offres un café au séduisant secouriste !

— C'est lui qui m'a proposé. Parce qu'en fait, je le connais. Enfin, pas vraiment.

Je tente d'expliquer à Pascal ce qui s'est passé, il y a trois ans !

— Tout ce temps et il se souvient encore du son de ta voix ? Tu as vraiment dû l'impressionner.

— Ouais, ça va, j'aurais préféré ne plus repenser à cette soirée. C'était débile comme truc. Tu ne sais même pas qui te touche.

— Et tu as refusé son invitation.

— Évidemment ! C'est le genre de truc qu'on fait quand on est célibataire. Enfin, j'imagine qu'il y a aussi des couples, mais c'est leur problème.

— Je ne connaissais même pas l'existence de ce genre de soirée.

— Euh, tu as l'air super intéressé !

— Ça me donne des idées, c'est tout...

Là, il lance son petit regard pervers. Je ne sais pas ce qu'il a dans la tête, mais j'ai confiance en lui, je sais que je vais apprécier ! Enfin, ça dépend de ce qu'il va proposer, j'espère qu'il ne pense pas à se rendre à ce genre de soirée.

— Votre ami se réveille.

Pas trop tôt ! Je ne sais même plus depuis combien de temps nous sommes ici. Je n'ai évidemment pas pensé à regarder l'heure une seule fois.

— Je te laisse y aller, on ne va pas débarquer en force. Pendant ce temps, je préviens les autres.