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Évidemment, même s'il a pris l'air détaché, Pascal est particulièrement intéressé par le manuscrit que Steven a osé m'envoyer. Et il a passé l'après-midi à le lire.

— Tout est vrai ?

— Il y a certaines parties romancées, mais dans l'ensemble, c'est effectivement ce qui s'est passé.

— J'imagine qu'il n'a pas envoyé son manuscrit au hasard. Il sait que tu es le directeur éditorial de cette collection.

— Ce n'est pas difficile à découvrir. Avec les réseaux sociaux, on ne peut pas cacher grand-chose.

— Vous êtes toujours amis sur Facebook ?

Parfois, mon petit copain est très mauvais comédien. Il tente de poser cette question l'air de rien, mais je sens bien une pointe de jalousie.

— J'avoue que je ne l'ai jamais supprimé de mes contacts. Comme il ne poste pas grand-chose, je l'avais presque oublié.

— Qu'est-ce que tu vas faire de ce livre ? Il y a des parties érotiques, c'est sûr, mais aussi beaucoup de sentiments, d'amour. C'est ce que tu recherches !

— C'est vrai que c'est assez bien écrit. Et puis, je ne vais pas le retoquer juste sous prétexte que c'est de Steven. Personne à part nos proches ne peut savoir de qui il parle, il a changé les prénoms.

— Qu'est-ce qui te dérange ?

— De voir une partie de ma vie affichée comme ça. Je ne sais pas si j'ai envie que le public pose les yeux sur cette histoire.

— Pour le publier, tu vas devoir le contacter et donc le rencontrer.

— Vu qu'il vit aux États-Unis, je pense qu'on peut tout faire par correspondance.

— Tu n'as pas envie de le revoir ?

C'est quand même un interrogatoire assez bien déguisé.

— Non. Et puis, c'est juste pour signer un bout de papier, il n'y a aucune raison de le faire venir en France pour ça.

— Sauf s'il a écrit ce livre et envoyé ce manuscrit justement pour que tu reprennes contact avec lui, pour te revoir...

J'y avais déjà pensé, évidemment !

La vie de Mathieu (IV)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant