La vie de Mathieu (IV)

4.11

Avoir des amis sportifs, c'est bien, mais c'est aussi vite soûlant. Il est six heures du matin, oui six heures ! Et nous sommes réunis dans le hall de la villa.

— Tout le monde est prêt ?

C'est la journée « trek ». Le mot à la mode pour dire : marcher pendant des heures en plein soleil. Pour s'aérer les poumons, pour apprécier les paysages... je veux ma tablette !

— J'ai chaud.

— Enlève ton tee-shirt.

Pff, super conseil ! Personne ne sait lire entre les lignes et comprendre : j'en ai marre de votre délire.

— J'ai faim.

— On s'arrête dans une demi-heure, Mathieu, pour apprécier le paysage.

Bah, la nature c'est toujours pareil : des cailloux, des plantes, des arbres, de l'eau. Une heure suffit pour tout voir...

— J'ai soif.

— Pascal, tu peux t'occuper de ton petit copain ?

Je dois comprendre que je suis chiant ? Ce n'est pas une grande révélation. Quand on m'oblige à faire un truc que je ne veux pas, je suis chiant.

— Tiens, mon chéri, je t'ai cueilli une fleur.

Pascal a de la patience, Pascal ne se met pas en colère, il est trop chou.

— Oh, c'est super ! Sauf que je crois que c'est une espèce protégée, tu viens peut-être de tuer la dernière fleur de cette lignée.

Oui je sais, je ne suis pas romantique. On ne peut pas être chiant et romantique en même temps !

Et puis nous arrivons à la pause déjeuner, enfin !

— Ce n'est pas merveilleux ?

Ils ont endoctriné Pascal, il parle comme eux !