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Dès cet après-midi nous sommes en studio pour prendre la photo de couverture. Nous enlevons nos chemises.

— Ça ne te dérange pas de devoir te coller à moi ?

— Ne raconte pas n'importe quoi ! C'est en tout bien tout honneur.

Nous n'avons pas parlé à Pascal de ce qui s'est passé dans la cabine d'essayage de ce magasin à New York. Là il y a vraiment eu tentative d'abus. Tiens, finalement on dirait que je suis honnête quand ça m'arrange...

— Tu n'as pas continué dans le mannequinat ?

— Pas après ce qu'ils t'ont fait, non. Au début, on trouve ça sympa, beaucoup rêvent de faire carrière dans ce milieu. Mais quand on commence à connaître l'envers du décor, on finit par avoir envie de prendre ses jambes à son cou.

— C'est vrai que c'est un repère de vipères. C'est dommage, je suis certain que tu aurais fait une belle carrière.

Il ne faut pas non plus dix heures pour nous prendre en photo. Nous nous rhabillons pour regarder ce que ça donne.

— C'est parfait. L'objectif t'aime toujours autant, Mathieu.

— Si cette couverture ne fait pas vendre des millions d'exemplaires du livre, c'est que je n'y connais rien au métier que je viens de commencer.

Pour nous reposer, même si une séance de photo n'est pas ultra épuisante, nous prenons un verre à la terrasse d'un café.

— Je n'ai même pas demandé comment allait Chad.

— Nous nous sommes séparés.

— Quoi ?

J'en recrache presque ma menthe à l'eau.

— La situation s'est dégradée. On ne se parlait plus vraiment, à part pour se disputer. Ça a fini par devenir insupportable et au bout du compte, il a claqué la porte de l'appartement.

Évidemment, il n'est pas immédiatement venu me le dire via les réseaux sociaux. C'est le genre de truc que l'on n'a pas forcément envie de partager. Il vaut mieux le dire face à face.

La vie de Mathieu (IV)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant