Ce matin, je me réveille pour la première fois dans mon nouvel appartement. La literie douillette et la couverture chaude ont eu le don de me faire dormir comme un loir. Je ne me souviens pas avoir rêvé. En voyant l'heure, je remarque que j'ai le temps de prendre ma douche avant d'aller manger.
À sept heures cinquante-sept, je suis devant la machine pour attendre mon repas. Pour être honnête, j'ai véritablement faim et j'attends avec impatience d'engloutir quelque chose. Quand la sonnerie se fait entendre et que mon gobelet apparaît, je le prends sans hésiter et je me dépêche de boire la Boisson.
Hier soir, Anouk m'a appelé pour me dire que nous irions faire du shopping l'après-midi. J'ai hâte de retrouver une garde robe à mon goût, et dans laquelle je me sentirai à l'aise. La promenade sur la plage avec Edan est prévue pour neuf heures, il viendra me chercher et nous irons à pieds là-bas. Son comportement d'hier me préoccupe. Il a certes mentionné le fait que je lui avais manqué, mais il n'a pas manifesté ostensiblement son manque. Je sais que comme nous étions dans un lieu public, il ne pouvait pas me sauter dans les bras en criant mon prénom, mais je pensais qu'il allait être plus démonstratif de son affection. Nous avons échangé que deux rapides baisers et j'aurais voulue rentrer avec lui, or il s'était enfui trop vite.
Peut-être qu'il le sait finalement. Peut-être que c'est pour ça qu'il se fait assez distant. Il m'en veut.
Mon cœur s'emballe.
Non ce n'est pas possible ! Anouk et le docteur Lambert m'ont promis que cela n'allait pas être divulgué.
Il faut que je me calme, et que j'arrête d'y penser. Il est maintenant trop tard pour revenir en arrière. Tout est allé tellement vite que j'ai l'impression que je n'ai même pas eu le temps de me faire à l'idée, de me dire que j'étais enceinte. Je n'ai pas eu le temps de m'attacher au semblant de vie qui se formait dans mon ventre. Après tout, est-ce que je me sens triste par rapport à ça ?
Oui forcément, mais je suis aussi soulagée. Et je pense que mon soulagement surpasse la tristesse qui me prend. C'est surement mieux comme ça. Si ma tristesse avait été plus grande que mon soulagement, j'aurais sans doute fait le mauvais choix en décidant d'avorter.
Mais en réfléchissant, tout cela est de ma faute. Comment ai-je pu croire un instant que j'allais échapper au stratagème du Gouvernement ? Comment ai-je pu penser que j'allais éviter de tomber enceinte ? J'étais surement trop naïve et innocente, mais à présent, je me sens stupide. Peut-être que je vais le dire à Edan aujourd'hui. Je serais soulagée.
La sonnerie de la porte d'entrée résonne dans l'appartement. Je me lève en sursaut du canapé et je regarde l'heure. Il est huit heures trente, pourvu qu'Edan ait décidé de venir me chercher plus tôt. Si je reste une seconde de plus seule, noyée dans mes pensées, je ne vais jamais sortir de mon état léthargique.
J'ouvre la porte et je découvre avec soulagement que c'est en effet Edan qui se trouve derrière.
- Salut, dit-il avec un sourire mi-endormi mi-éveillé.
- Salut, je réponds en faisait moi aussi un sourire mielleux.
Il se rapproche de moi avec son sourie en coin et il passe ses bras autour de ma taille pour me pousser contre le mur de mon appartement et m'embrasser.
Soulagée par cet acte, un petit gémissement s'échappe quand il se presse contre moi. Je sens Edan sourire sous mes lèvres. Je décide de passer mes mains dans ses cheveux de soie pour profiter de la volupté de notre baiser. Des frissons parcourent ma peau là où Edan poses délicatement ses mains. Un soupir d'aise m'échappe ainsi qu'un autre gémissement, ce qui n'échappe pas à Edan qui se détache pour me regarder.
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Géniteurs
Science FictionAurore vit dans une société où une pandémie a éradiqué presque toute l'humanité. Depuis cet événement, les pays se sont associés et ont imaginé un système international : "chaque homme et femme à partir de 18 habitera 2 ans avec un partenaire dans l...