J'ai suivi les recommandations d'un Sauvage qui savait où habite Jude. Il habite de l'autre côté de la ville, presque à l'opposé de notre maison, dans une grande maison. Celle-ci à été séparée en plusieurs appartements. Jude occupe celui du premier étage.
Lorsque j'arrive devant la grande maison, je suis surprise par sa façade. C'est une vieille maison construite avec de grosses pierres apparentes. Elle est vraiment très jolie. Les fenêtres sont étroites et pas très hautes mais ce n'est pas plus mal car cela diminue les courants d'air. La porte principale est ouverte et juste devant se trouve un escalier. Je monte à l'étage en faisant abstraction des marches grinçantes et j'arrive sur un palier. Une porte est entrouverte et j'entends quelqu'un à l'intérieur. Je m'approche doucement et avec précaution puis je frappe à la porte.
Les bruits cessent et quelqu'un se dirige vers la porte.- Aurore ! Dit Jude en souriant.
Son expression joyeuse me remet d'aplomb et les creux dans ses joues le rendent toujours aussi mignon.
Je tends les bras vers lui.- Jude, tu vas bien ?
Il m'attire à l'intérieur de la pièce en me prenant dans ses bras.
- Très bien et toi ?
- Super.
Je prends un peu de recule pour le détailler plus assidûment. Il porte comme moi les vêtements en lin. Il s'est lavé et ses cheveux blonds sont repoussés un peu en arrière. Je remarque un épi sur le haut de sa tête. Je m'attarde sur ses yeux et je mets un certain temps avant de me rendre compte que nous nous fixons pendant plusieurs secondes.
- Je venais voir si tout se passait bien pour toi, dis-je pour rompre le silence.
Il rigole un peu.
- Parfaitement bien ! Alphonse m'a attribué le métier d'ébéniste. C'est la belle vie !
Il se retourne et va s'asseoir sur une de ses chaises, il m'invite ensuite à m'asseoir face à lui.
Je suis vraiment contente pour lui qu'il soit ébéniste. C'est exactement ce qu'il voulait faire à la ville.- C'est génial qu'Alphonse sache que tu voulais être ébéniste !
- Ouais carrément, répond-il. C'est comme s'il pouvait lire dans nos pensées !
- Je trouve ça plutôt flippant, avoué-je.
Il me regarde avec un sourire narquois et les sourcils subtilement haussés.
Je roule des yeux pour répondre à sa moquerie muette.- Et toi tout se passe bien ? La maison, Edan, tout ça.
- Carrément, je réponds en reprenant ses mots. Je suis couturière et j'habite au numéro trente-quatre, si tu veux venir nous voir un jour ...
Il secoue la tête face à ma proposition. Je sais que c'était risqué de lui demander de venir. Il confirme mes doutes : il n'a aucune envie de voir Edan.
Je soupire en faisant une petite moue désapprobatrice.- Trop tôt ? Demandé-je.
- Définitivement.
Je roule une nouvelle fois des yeux.
- Tu penses que tu pourras lui pardonner un jour ?
Il soupire et baisse les yeux sur ses doigts entremêlés.
- Il n'y a rien à pardonner, ou du moins pour moi. C'était un connard fini, et je me suis habitué à son absence. Je ne pense pas que ce sera véritablement bénéfique de refaire ami-ami avec lui ...
Je suis un peu rassurée de savoir qu'il n'y a pas une réelle rancoeur, c'est juste énormément d'animosité.
- Laisse nous juste plus de temps ...
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Géniteurs
Ciencia FicciónAurore vit dans une société où une pandémie a éradiqué presque toute l'humanité. Depuis cet événement, les pays se sont associés et ont imaginé un système international : "chaque homme et femme à partir de 18 habitera 2 ans avec un partenaire dans l...