Chapitre 1

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Assise dans le bus, je regardais le paysage défiler à travers la fenêtre. Ce n'était pas une grande ville, il n'y avait pas grand chose à voir. Je me contentai de détailler, encore et toujours, les maisons construites sur la distante séparant mon appartement et le lycée dans lequel j'étais inscrite.

J'étais arrivée deux ans plus tôt dans cette ville. Personne n'avait remarqué qu'il y avait une nouvelle - à une requête spéciale, les professeurs ne m'avaient pas présenté devant la classe. Je m'étais contentée d'entrer et de m'assoir dans le fond. Je n'étais pas friande d'attirer l'attention sur moi, aussi, restai-je le plus discrète possible.

Arrivée au lycée, je me dirigeais vers mon casier pour y déposer mes cours puis alla vers la cours arrière. J'avais cours à 10 h et il n'était que 7 h 30, alors je pouvais profiter de ma matinée pour écouter de la musique. Mes passes temps favoris étaient la lecture et la musique. Écouter de la musique. Je le faisais à longueur de journée. Parfois j'écoutai de la musique jusqu'à des heures tardives sans m'en rendre compte.

J'avais mis en route une liste de lecture de mes musiques les plus rythmées et me retrouvais perdue dans mes pensées en agitant légèrement la tête de haut en bas. C'est lorsque la cloche sonna que je me rendis compte que je n'avais que cinq minutes pour récupérer mes affaires dans mon casier et me rendre à mon prochain cours : philosophie.

Je me relevai rapidement de l'herbe sur laquelle j'étais assise et pressa le pas jusqu'à mon casier, dans lequel je récupérai mon cours, avant d'aller vers la salle de philosophie. J'arrivai à temps et me dépêchai de m'installer, quelques secondes avant que le professeur n'entre. Je trouvais qu'il faisait plutôt jeune pour donner ce genre de cours, mais je suppose qu'il fallait commencer à un moment ou à un autre.

Dû à son jeune âge, il n'était pas très à cheval sur les règles mais réclamait tout de même que toute l'attention des élèves soit portée sur son cours. Alors lorsque la porte de la salle s'ouvrit, dix minutes après qu'il ait commencé son cours, et que trois élèves entrèrent comme si de rien n'était, il s'énerva légèrement.

Malheureusement pour lui, les trois garçons ne le regardèrent même pas et allèrent directement s'installer à leurs places respectives. Le professeur les regarda stupéfait mais ne fit rien et retourna à son cours en donnant des informations qui m'étaient difficiles de retenir.

C'est après deux heures de philosophie que la cloche annonçant la fin des cours de matinée sonna, nous offrant une heure de pause pour pouvoir déjeuner et respirer avant la reprise des cours.

Encore une fois, j'allai à mon casier pour y déposer les derniers cours que j'en avais sorti et me dirigeais ensuite vers la cours arrière du lycée pour pouvoir manger en paix et écouter ma musique. Plus j'avançai vers le lieu où je voulais me rendre, moins il y avait de lycéens dans les couloirs. Ils se rendaient, pour la plus part, dans la cafétéria. Le reste, les élèves solitaires et rejetés par les autres, se rendaient sûrement à la bibliothèque ou dans la cours principale. Quoi qu'il en soit, ils allaient tous dans le sens inverse au mien.

Au bout d'un moment, plus personne ne errait dans les couloirs et je décidai de préparer ma liste de musiques, sur mon lecteur MP3. En avançant, j'entendis des voix graves et devinai tout de suite qu'il s'agissait des garçons de l'équipe de foot. Je me disais qu'avec un peu de chance, ils ne me remarqueraient pas et passeraient comme si je n'existai pas. Mais une odeur vint chatouiller mes narines. Des loups. J'avais peu de chance de passer inaperçue avec leur odorat.

Je tournai sur ma droite dans un couloir en ayant la mauvaise surprise de rentrer dans la mauvaise personne. Ils étaient plus près que ce que j'avais estimé. Toute fois, je ne levais pas la tête, ne voulant pas croiser le regard de ces garçons géants et effrayants. J'étais, vous l'aurez deviné, une fille solitaire et les personne solitaires se faisaient souvent malmenés une fois remarqués. Je n'avais jamais, ou presque jamais croisé le regard des lycéens ou des professeurs depuis mon arrivée ici. Et je comptai bien continuer dans ce sens.

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