Chapitre 48

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Je regarde la femme devant moi, qui n'est finalement pas mon reflet, d'un œil nouveau. Comment se fait-il que... ? Enfin, mon père m'avait dit que je la verrai bientôt, mais là...

Elle me ressemble tellement, c'est incroyable. Où j'avais naturellement des cheveux bouclés et noirs, elle les avait lisses, brun. La même taille que moi, les même yeux – à l'exception de la couleur. Et sa peau est très bronzée, au point de confondre ses origines. Elle avait l'air plus pâle sur les photos mais... Pas étonnant qu'on nous confonde malgré mon métissage.

Je me lève seule, finalement, et me tiens face à elle, la regarde dans les yeux. Elle sourit, un beau sourire, heureux... Et moi ? Je fronce les sourcils, surprise. Pourquoi vient-elle me voir maintenant ?

"Mundi m'a dit qu'on se ressemblait, mais te voir en face... C'est incroyable." souffle-t-elle.

Je ne sais pas quoi répondre et la regarde juste. Presque la même voix. Si je n'étais pas une sorcière, je pourrais commencer à douter de ma santé mentale.

"Tu fais une drôle de tête. Ça va ?"

"Je... Je ne sais pas comment réagir. Tu..."

"Je sais, ça fait bizarre. Je croyais être unique, sur cette terre, mais ça ne me dérange pas que ce soit toi, qui me ressemble."

Je serre les poings, pince mes lèvres.

"Ça fait longtemps que papa n'est pas venu me voir. Tu viens me donner une leçon à sa place ?"

"Pardon ?"

Elle fronce les sourcils, ne comprenant sûrement pas pourquoi je réagi comme ça. Mais j'ai une raison. Mon père m'a laissé toute seule, après la mort de ma tante. Il n'est pas venu me voir une seule fois, n'a pas tenté de me consoler. Pourtant, j'en avais besoin. Dieu seul sait combien de fois j'ai pleuré, chaque soir, avant d'enfin pouvoir m'endormir normalement.

"Ça fait un moment qu'il m'a dit que tu devais venir me voir. Et il n'est pas venu me voir, depuis."

"Oh... Tu nous en veux ?"

"Est-ce que j'ai le droit de vous en vouloir ?"

Elle pince les lèvres et croise les bras, sourcils froncés. Commençant à faire les cent pas, elle soupire :

"La raison est très simple."

"Ah ouais ?" soufflai-je avec sarcasme.

"Bah ouais ! Ce n'est tout de même pas notre faute si mademoiselle a verrouillé son esprit !"

"Quoi- ?"

"Eh bah oui ! Après tout ce qui t'es arrivé, on ne peut pas t'en vouloir. Mais ne met pas la faute sur moi !"

"Hey ! Ce n'est pas non plus ma faute !"

"Si tu le dis..." souffle-t-elle.

"Et dire que tu es sensée être plus adulte que moi !"

"Je suis morte à vingt ans, je te signale !"

"Pff !"

"Pff !"

Nous restons là plusieurs minutes, à nous regarder, le visage renfrogné. C'est vraiment une gamine en fait ! Pourtant... Nous éclatons de rire en même temps, nous rendons compte que la situation est vraiment stupide. Elle est exactement comme moi... Tête brûlée.

"Tu es vraiment têtue, jeune fille."

"Tu l'es aussi."

"Oui mais moi je suis ta mère, tu n'as pas le droit de me défier comme tu le fais." se moque-t-elle.

Projet HybrideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant