Chapitre 42

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Ça faisait déjà plusieurs heures que j'étais assise sur la branche haute d'un arbre et que je regardai l'horizon. J'avais arrêté d'écouter ma musique pour me concentrer sur les sons purs de la nature. Il n'y avait aucune ville à proximité du village, ce qui rendait l'endroit encore plus unique. Les seules autres maisons se trouvaient à des kilomètres et des kilomètres, procurant un certain sentiment de sécurité aux villageois de la Communauté. C'était sûrement le genre d'endroit où j'aurai aimé vivre – calme, silencieux. Même s'il avait ses hauts et ses bas.

Je n'avais pas cessé de penser à ce que j'avais apprit, dans la journée. Dès que je m'étais totalement calmée, je m'étais mise à réfléchir sur le départ de Gil. Je me demandais ce qui avait bien pu se passer, exactement, pour que les Grands découvrent qu'il savait, pour moi. Ça n'avait pas du être facile pour lui, de devoir quitter le village, le seul endroit où il avait toujours vécu.

Aussi loin que je me souvienne, il avait toujours été le guérisseur du village. Petite fille agitée que j'étais, il s'était souvent occupé de moi et je lui faisais entièrement confiance. Presque. Mais je pouvais, sans problème, laissai ma tante entre ses mains. Mais il n'était pas là et j'étais obligée de laisser une inconnue s'occuper d'elle. Pas que je ne la pensais pas assez douée, mais... Je ferais tout pour ramener Gill. Je lui devais bien ça.

Et puis, le changement chez les membres de la Communauté m'avait choqué, dérangé. Ils étaient tous tellement vrais avant... Maintenant, ils mentaient, cachaient des choses. Et l'influence de cet homme n'avait cessé de grimpé, je le savais. Il m'énervait énormément et il fallait que je répare ça. Je l'enverrai en exile, s'il le fallait, mais je ne voulais plus de lui. Il était nocif pour eux, c'était évident. Si je me débarrassai de lui, je pourrais rendre sa bonne humeur aux villageois.

J'entendis des pas s'approcher de mon arbre et je me retournai rapidement, cherchant à identifier l'intrus. À une centaine de mètre d'où j'étais, un jeune homme avançait difficilement. Je le reconnaissais, il s'agissait de l'un de ceux qui avaient descendu tante Fati du véhicule. Il me remarqua aussi et avança plus vite, jusqu'à arriver au pied de l'arbre.

"Margot !" m'appela-t-il.

Je fis une moue mécontente, n'aimant pas beaucoup qu'on vienne me déranger pendant que je réfléchissais, mais descendis tout de même. Il ne me suffit que d'un bon pour atterrir au pied de l'arbre, cinq mètres plus bas, juste en face du garçon. Il fit d'ailleurs quelques pas en arrière, surpris de mon action.

"Comment tu m'as trouvé ?"

"Vo- Votre magie. Elle était chargée négativement, au début de la forêt. Après je me suis dirigé avec l'instinct."

Je haussai un sourcil, surprise par sa réponse. D'une part parce qu'il venait de m'apprendre que j'avais laissé traîné ma magie derrière moi, ce qui était très dangereux. Et d'autre part parce qu'il avait parlé d'instinct. Ça a de l'instinct, les sorciers ?

"Et qu'est-ce que tu veux ?"

"La guérisseuse, Shana, m'envoi vous chercher. Votre tante s'est réveillée."

J'écarquillai les yeux mais me repris rapidement.

"Fais attention sur le chemin." dis-je avant de disparaître avec le vent, pour arriver plus vite chez ma tante.

J'y fus en deux minutes à peine, ce qui était assez impressionnant, considérant que j'avais mit plus d'une vingtaine de minutes à marcher jusqu'à mon havre de paix. La guérisseuse venait de sortir de la maison quand j'apparus devant elle, la faisant sursauter.

"Mon Dieu ! Vous m'avez fait peur !"

"Comment elle va ?" demandai-je sans perdre de temps.

"Son état est stable mais elle est encore faible. Alors je vous conseillerai de faire attention et d'éviter tout geste brusque."

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