"T'es sûre qu'on peut pas venir ? Je serais rassurée si t'étais pas seule..."
"Ne t'inquiète pas, j'ai toujours vécu plus ou moins seule avant d'arriver ici."
"Et ne te fais pas choper, tu pourrais y passer s'ils apprenaient qui t'es."
"Je sais." souris-je.
Nous étions dimanche matin et attendions, à la gare, l'heure d'embarquement. Les garçons ne m'avaient pas ramené trop tard de la petite escapade de la veille et j'avais pu assez me reposer pour me réveiller à temps. Ils étaient venus me prendre, comme prévu, et nous étions allés petit-déjeuner dans un café avant de venir là. Comme d'habitude, ils jouaient aux grands frères – quoi qu'un peut pervers – et me donnaient des consignes depuis presque une heure. Évidemment, je savais déjà tout ce que je devais faire, mais je ne voulais pas gâcher cet au revoir. Je me contentai donc de les rassurer un peu.
Une voix dans les haut-parleurs annonça pour la première fois qu'il fallait embarquer et nous nous fîmes de rapides accolades avant que je ne disparaisse dans la foule. J'entrai dans le train et rejoignis la place qui m'était attribuée en espérant ne pas être assise à côté de personnes trop... Enfin, ces personnes qu'on ne supporte pas d'avoir plus de deux minutes à côté de nous.
Finalement, ce furent une vieille dame accompagnée de sa fille et sa petite fille, qui étaient mes voisins de voyage. Pas trop envahissantes ni trop hautaines, elles étaient même plutôt sympathiques.
Le trajet dura trois heures et je débarquai presque comme une touriste dans la ville. Malgré la saison et le froid, c'était assez ensoleillé. Je sorti de la gare pour me chercher un taxi vu que je ne me voyais pas passer une heure de plus dans le bus avec ma valise. Surtout pour finir le trajet à pied dans un quartier mal fréquenté.
Durant les quinze minutes passées dans le taxi, je remarquai que la ville d'Ethan était plus grande que la mienne et il y avait aussi plus de divertissement ici, plus de magasins, de gens. Je me sentais déjà mal. Je m'étais toujours débrouillée pour ne pas atterrir dans de trop grandes villes parce que je ne supportai pas le sentiment de stress et d'étouffement. Il était rare que je quitte mon petit nid tranquille pour aller me coincer dans de tels endroits. Pourtant je devais supporter la chose. Je payai donc pour la course et descendis du taxi en traînant ma valise.
Je me tenais devant un petit motel qui offrait des chambres et des appartements dans un quartier pas franchement recommandable. Je n'étais pas folle, je n'avais pas choisi de coin trop dangereux ni un motel trop délabré, mais je voulais juste assez peu de confort pour quitter l'endroit au bout d'une nuit. Je balayai rapidement l'entourage du regarde avant de décider d'aller faire un tour dans le quartier, plus tard. Je voulais d'abord prendre une chambre.
Le fus surprise de trouver un jeune garçon qui faisait à peine plus âgé que moi à la réception mais ne posais pas de question. Je payai un séjour d'une semaine et le suivi en direction de, je supposais, ce qui allait être ma chambre. Il m'énonçait le règlement d'une voix lasse mais je n'y prêtai pas attention, je n'en avais rien à faire. Et puis de toute façon, je ne causai jamais de problème... Sauf si j'étais en colère.
La chambre n'était pas trop petite ; un lit, une table de chevet, un bureau et un placard simple. Il y avait aussi une lampe mais j'espérai franchement que l'ampoule fixée au plafond marchait. Je remerciai tranquillement le garçon de l'accueil.
"Couvre feu ?" demandai-je.
"Non. Faut juste pas déranger les voisins."
Je hochai la tête et fermait la porte, pensant qu'il ne devait pas y avoir beaucoup de voisins dans cet endroit, de toute façon.
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Projet Hybride
WerewolfOn m'a dit que je devrais vivre une vie normale, m'amuser, profiter. Mais comment faire, si tout ce qui devrait être qualifié de 'normal', dans ma vie, m'a été enlevé ? Quand je suis, moi-même, loin d'être normale ? Obligée de me cachée pour vivre...