PDV Margot.
J'ouvrais doucement les yeux pour ne pas me faire aveugler par la lumière, tout en prenant en compte mon environnement. J'étais dans ma chambre et, en tournant la tête vers ma droite, je pu apercevoir l'heure sur la petite horloge électronique posée sur ma table de chevet. Ça indiquait quinze heures quarante trois. Quinze heures ? Pourquoi avais-je dormi jusqu'à quinze heures ? Je fermai les yeux pour essayer de me rappeler les évènements de la veille, ou même de cette nuit, mais je les rouvrais soudainement et regardai de nouveau l'horloge. En dessous de l'heure était indiquée la date d'aujourd'hui. Samedi, six décembre. Samedi.
Je voulu me lever pour m'assurer que j'avais bien vu et que ce n'était pas juste les effets du sommeil mais une douleur affreuse traversa mon épaule et mon bras gauche. Je plaçai immédiatement ma main droite sur la source de la douleur, uniquement pour sentir un matériel doux mais résistant relier le tout. Un regard vers l'ensemble et je remarquai qu'il s'agissait d'une attelle et que mon bras était gonflé et irrité à certains endroits. Soudain, tout me revint en tête : la dispute avec Austin, l'accident, le sol de mon appartement qui se rapprochait dangereusement de moi. Tout. Et je fus prise d'un malaise.
Si nous étions samedi, ça voulait dire que j'avais dormi à peu près deux jours, ce qui était beaucoup. Ma tante avait du être dans un de ces états en me voyant. Je me sentais mal. Elle avait subit énormément de stress, surtout lorsque l'Ordre me retrouvait, et voilà que je lui posai encore problème. Mais cet accident était étrange.
Je n'avais peut-être pas encore repris tous mes esprits, mais je sais que je n'avais pas rêvé en voyant la voiture me suivre pour me rentrer dedans. De plus, je suis sûre qu'il y avait une bonne distance depuis le dernier croisement, elle aurait pu freiner pour m'éviter... C'est sûrement encore un coup de l'Ordre, ces salops. Ils commençaient les choses sérieuses, à vouloir me tuer comme ça. Pourtant je savais que ce n'était qu'un avertissement, un essai. Ils savaient très bien que ce n'était pas un vulgaire accident de voiture qui allait avoir raison de moi, ils voulaient juste m'affaiblir. Ils avaient tout intérêt à m'éliminer avant mon anniversaire parce que, après ça, je serai pratiquement intouchable. Mais je n'allai pas me laisser faire.
Un verre d'eau était posé sur la table de chevet et je l'attrapai de mon bras valide pour en engloutir le contenu. J'avais la gorge sèche et cette quantité n'était pas suffisante, il fallait que j'aille en prendre plus. Je me levais doucement en faisant attention à mon bras blessé et m'assis sur le côté du lit. Ma jambe aussi avait été endommagée lors de l'accident et je ne savais pas si elle avait déjà guéri. Je la posai donc d'abord doucement sur le sol et commençai à appuyer dessus, petit à petit, pour voir quelle pression elle pouvait supporter. En fin de compte, j'avais encore assez mal mais je pouvais marcher avec, tant que je ne forçai pas trop.
Je quittai le lit avec précaution et commençai à boiter jusqu'à la porte. L'appartement était calme, comme s'il était vide. Personne dans le couloir mais en arrivant dans le salon, je remarquai deux corps avachis sur les deux canapés. Dwayne et Isaac étaient endormis et n'avaient pas franchement l'air très serein. Ils avaient sûrement prit soin de moi pendant tout ce temps sans vraiment se reposer. Les pauvres, ils devaient être épuisés.
Mais d'ailleurs, qu'est-ce que Isaac faisait là ? Il était sensé retourner chez lui pour aller voir son père. Il ne lui avait quand même pas désobéi pour revenir voir si j'allai bien ? J'espère que son acte n'allait lui porter préjudice parce que, de ce qu'il m'avait dit, son paternel était sans pitié et il n'avait jamais hésité à sévèrement le punir pour la moindre petite chose, quand il était enfant et humain. Ça devait être encore pire, maintenant qu'ils étaient tous vampire, et que le jeter du haut d'un pont ne lui serait pas fatal, par exemple... Bref, j'espérai qu'il n'aurait pas trop de problèmes.
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Projet Hybride
WerewolfOn m'a dit que je devrais vivre une vie normale, m'amuser, profiter. Mais comment faire, si tout ce qui devrait être qualifié de 'normal', dans ma vie, m'a été enlevé ? Quand je suis, moi-même, loin d'être normale ? Obligée de me cachée pour vivre...