Chapitre 45

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Au moment où je remarquai que la voiture entrait dans le parking du lycée, je recouvrai ma tête de la capuche de mon manteau – j'avais acheté de nouveaux habits, mais pas changé mon style. Je n'avais pas du tout envie d'y aller. Dans cette petite ville, les rumeurs circulaient vite et je savais que tout le monde allait parler dans mon dot. Je détestai me faire remarquer. De plus, j'avais l'impression qu'après avoir disparu deux semaines, me voir revenir avec le joueur de foot qui m'avait violenté le dernier jour de cours n'allait rien arranger.

Il n'avait même pas posé la question ; j'allai avec lui un point c'est tout. Je n'avais aucune autre option pour me rendre au lycée. J'aurai franchement préféré prendre le bus mais je savais bien que, dans un quartier comme celui-là, j'allai devoir marcher longtemps avant d'en trouver un. J'étais donc montée, non sans être un peu boudeuse, dans la voiture de mon âme-sœur. Il avait bien essayé de m'expliquer que c'était la chose la plus sensée à faire mais, têtue comme j'étais, je n'avais rien voulu entendre.

En fait, c'était juste un prétexte pour ne pas lui parler. J'avais réfléchi, sur tout le trajet, à ce que j'avais prévu de faire, une fois dans les couloirs du lycée. Je savais que le premier endroit sur lequel je devais commencer à enquêter était cet endroit ; les premières personnes pouvant renseigner l'Ordre sur moi étaient des lycéens. Si je trouvais ceux qui me surveillaient au lycée, je pourrais facilement remonter aux dirigeants de l'opération – les jeunes loups ne supportaient pas la torture.

Mais je devais surtout faire très attention à ne pas me faire prendre par mes baby-sitters "officiels", sinon tout serait foutu. S'ils faisaient à Austin un rapport que j'étais en contact avec des membres de l'Ordre, ce dernier me poserait des questions auxquelles j'aurai du mal à répondre. Et je devrais sûrement quitter le manoir.

Dès que la voiture s'arrêta, je sorti de celle-ci à toute vitesse et me mise à marcher vers l'intérieur de l'établissement, ignorant les appels d'Austin. Je ne pouvais pas traîner avec lui, je devais absolument voir le directeur pour lui annoncer mon retour mais, surtout, pour lui tirer les vers du nez. J'étais sûre qu'il savait quelque chose, sur les explosions qui avaient tuées ma tante.

Arrivant devant les bureaux, j'ignorai les salutations de la secrétaire, heureuse de me voir en bonne santé, et lui demandai si le directeur était là. Oui. Et, pour une fois, il n'y avait personne dans son bureau.

"Bonjour Paul." dis-je d'une voix neutre, après avoir récité le sors de bulle sonore.

Aussi étonnant que ça paraissait, je n'avais pas envie de crier si tôt dans la matinée. Mais j'avais comme l'impression que mon très cher ami m'en forcerait.

"Ma- Ma- !" pâlit-il, "Vous êtes rentrée..."

"Oui. Je tenais à vous en informer."

"Vous faites le déplacement vous-même, pour m'annoncer une chose aussi simple ?" eu-t-il un rire mauvais, "C'est une première."

Mon expression, que j'espérais inspirer le drapeau blanc, tomba en une ennuyée.

Qu'est-ce qu'il commençait tôt.

"Vous avez raison, je n'ai pas que ça à faire. Je veux que vous me disiez tout ce que vous savez sur l'explosion qui a tué ma tante." dis-je en m'installant sur le fauteuil devant son bureau.

"Je-... Qu'est-ce qui vous fait croire que j'en sais quelque chose ?"

Levant ma main pour envoyer ma magie agripper sa gorge et le soulever légèrement, je dis !

"Ne me prenez pas pour une idiote. Je suis en deuil, Paul, et je suis sur les nerfs."

Je vis ses yeux s'écarquiller de peur en regardant dans les miens. Je n'avais jamais été aussi calme en le menaçant ; s'il ne sentait pas la menace, il avait de sérieux problèmes.

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