Projet Hybride

Chapitre 31

Je descendis les escaliers de l'appartement en vitesse, pressée d'arrive chez Dwayne. La veille, après que je leur ai raconté exactement ce qu'il s'était passé au lycée, personne n'avait osé parler. Ma tante avait été complètement estomaquée par ce que mon âme-sœur avait pu faire et Dwayne bouillonnait de rage. Je ne pouvais en vouloir à aucun d'eux. J'avais commencé à penser que les loups n'étaient pas si méchants, j'avais été tout aussi surprise - enfin, peut-être moins - que ma tante. Elle qui voulait un super avenir pour moi, ses rêves venaient de se faire briser. Quand à Dwayne, lui non plus n'avait aucune idée de ce que c'était d'avoir un âme-sœur pour de vrai, mais il était probablement en colère parce qu'il ne comprenait pas qu'il ait pu faire ça. Ses parents étaient ensemble depuis des années, il avait grandi dans un foyer où l'amour du lien régnait.

J'avais alors imploré ma tante de me laisser prendre la potion, mais étais revenue sur ma décision en dernière minute. Au point où j'en étais, la potion ne pouvait plus rien faire pour moi. Elle n'aurait aucun effet si je rencontrai le joueur de foot alors qu'elle en avait un quand je rencontrai les autres personnes. Comme je m'étais rapprochée de mes deux acolytes pendant les dernières semaines, ça aurait été dommage d'être froide avec eux alors que la personne à atteindre n'avait rien à voire. En fin de compte, je restai donc une simple adolescente. Mais ça ne me gênait pas parce que j'étais sur le point de retrouver Isaac, bien vivant.

En effet, une autre chose que m'avait dite Dwayne, la veille, était que le vampire était en sécurité, dans son appartement. Apparemment il était arrivé chez lui au même moment où je l'appelai. Isaac n'avait pas eu le temps d'expliquer que Dwayne quittait déjà son appartement en courant, venant à ma recherche. Le loup m'avait expliqué que, dès qu'il avait vu le visage affolé d'Isaac, il avait tout de suite compris que quelque chose m'était arrivé. J'avais vraiment de la chance de pouvoir compter sur des personnes aussi réactives.

J'aurai aimé alors le voir sur le champ, mais ma tante m'en avait empêché. Elle avait dit qu'il était mieux d'attendre que la potion fasse suffisamment effet pour que je sorte. Ça ne m'avait pas plu mais je devais bien avouer qu'elle avait raison car moi-même je sentais qu'il me fallait du repos. La potion était tout de même vraiment très efficace ; elle avait réparé tous mes os fracturés et soigné tous mes organes perforés. Mais il y avait quand même des effets que je devais supporter pendant quelques temps. L'hémorragie avait eu le temps de s'étendre, j'avais donc beaucoup de sang en vadrouille à l'intérieur de mon corps, dans des endroits qu'il n'aurait jamais du connaître. J'allai tousser du sang pendant quelques jours - super.

C'est après une vingtaine de minute à cracher du sang dans le joli mouchoir que ma tante m'avait prêté, que j'arrivai devant l'immeuble de Dwayne. J'avais senti un certain nombre de loups me suivre - leur nombre avait triplé - mais, même eux, ne pouvaient pas me sortir de ma bonne humeur. J'étais tellement heureuse de retrouver Isaac. Ça ne faisait qu'un jour mais j'avais l'impression que ça faisait des siècles. J'avais été tellement inquiète, j'avais eu tellement peur qu'il se soit fait attrapé par des loups... Quand Dwayne m'avait dit qu'il était chez lui, sans aucune égratignure, je lui avais sauté dans les bras.

Je frappai à la porte du loup, plus qu'impatiente. Mon gros sac me pesait lourd sur le dos, mais je tenais le coup. Il me faudrait encore un peu de temps pour retrouver mon endurance.

"Eh bien, si ce n'est pas ma petite-"

Dwayne n'eut pas le temps de finir sa phrase que je lui lançai le sac avant courais dans le salon et Isaac, lui, eu à peine de temps de lever les mains pour me prendre dans les bras. Je le serrai le plus fort possible pendant un long moment. J'aurai aimé dire que son odeur m'avait manqué, mais je ne l'avais jamais sentie. À chaque fois qu'on e voyait, il avait prit une potion - une fleur, dans ce cas. Peut-être qu'un jour j'aurai la chance de sentir son odeur, si on se voyait sur un territoire neutre.