Chapitre 8

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J'étais en classe, redoutant, pour une fois, la sonnerie annonçant la fin des cours. Je ne voulais pas sortir parce que je savais ce qui allait se passer. Je ne voulais pas parler avec lui, je ne le connaissais pas. Je ne connaissais même pas son prénom. En y repensant, je me souvins qu'il fallait que j'aille rendre visite au proviseur qui m'avait trahi...

Tout le monde m'avait prévenu. Ils avaient fait exprès de ne pas dire qu'il s'agissait de mon âme-sœur. Ils voulaient que je le rencontre. Si seulement ils m'avaient dit, j'aurai pu éviter tout ça.

Tu peux te laisser aller, tu seras heureuse.

Bien sûr... Ils espéraient tous que je laisse tomber, que j'abandonne tous mes plans, mais il n'en était pas question. Ce qu'ils avaient fait ne faisait qu'accroître mon envie de réussir dans la mission que je m'étais fixée. Ces idiots. Ils ne voyaient même pas que je faisais ça pour eux. J'avais décidé de sacrifier ma vie, s'il le fallait, pour venger ma famille mais ils n'en avaient rien à faire. Mais ce qui m'énervait le plus, c'était que j'allai devoir modifier mes plans.

J'avais prévu un plan alternatif dans le cas où Ethan serait mon âme-sœur, mais pas pour ça. Je n'avais jamais voulu rencontrer mon âme-sœur. Ça ne m'aurait servi à rien, juste un encombrement pour m'empêcher de mener ma vie comme je l'entendais. Juste un problème de plus dans ma tête. Un problème psychique, mais sentimental en plus. Et parfois physique...

Je décidai d'arrêter de réfléchir sur tout ça pour enfin me concentrer sur mon cour, mais la sonnerie en avait décidé autrement. Il était temps, je devais sortir et peut-être faire face à ce garçon. Je rangeai mes affaires le plus vite possible pour pouvoir rentrer chez moi et me consoler dans mes draps. Je pris une grande inspiration et sorti de la classe. Le couloir était rempli de lycéens, prêts à rentrer chez eux. J'aurai tellement aimé me fondre dans la masse, mais je ne pouvais pas. Je n'utilisais plus le produit brouilleur d'odeur que ma tante m'envoyai régulièrement - j'en utilisais un qui me donnai une odeur humaine - et prononcer le charme aurait été risqué. Il aurait d'abord fallu que je prononce celui de la bulle sonore, avant celui de l'odeur corporelle.

Il fallait que je marche le plus vite possible.

Je marchai, tournai, et alors qu'il ne me resta plus que deux couloirs à traverser pour arriver à la sortie, je senti l'odeur d'un des loups de l'équipe de foot. Il était devant moi, sur la droite, le couloir que je devais emprunter, et il m'attendait. Je pris le couloir de gauche. Je peux peut-être sortir par la cour arrière, pensais-je. Je marchai toujours aussi vite. J'y étais presque, mais il y avait un autre loup. Ils ne voulaient pas me lâcher. Je tournai à droite au lieu de gauche. Le toit. C'était ma dernière issue... Mais mes espoirs furent anéantis en apercevant le garçon devant moi.

Je m'arrêtai brusquement, la panique envahissant mon sang. La panique, un autre sentiment qui allait de pair avec mes pouvoirs... Mais je me repris et fronça les sourcils, mécontente. Il voulait tant une confrontation que ça ? Je ne pouvais pas lui en donner, j'étais toujours dans mon rôle. Je décidai de jouer à la fille apeurée. Je baissai la tête et lança un regard dans mon dos, reculant à petits pas. Au deuxième regard derrière moi, je du m'arrêter car deux loups venaient d'arriver dans le couloir. Merde, pensais-je. Je m'arrêtai, et regardai avec horreur les trois garçons s'approcher de moi. Je n'avais aucun moyen de leur échapper, je ne pouvais qu'attendre.

Les deux garçons derrière moi s'arrêtèrent et laissèrent le joueur le plus imposant s'approcher de moi. Je gardai la tête baissée, ne voulant pas croiser son regard une nouvelle fois. Il s'arrêta à quelques centimètres de moi, et tendis sa main. Je reculai d'un pas, ce qui rendit son geste pour m'attraper plus vif mais lorsque sa main agrippa mon bras, je senti une brûlure intense qui s'étendit jusqu'à mon épaule. Je retirai rapidement mon bras et croisai finalement ses yeux avec horreur. Il avait aussi une légère expression choquée sur le visage. Il l'avait donc aussi senti. Ce n'était pas normal.

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