Projet Hybride

Chapitre 54

La pette Christelle quittait l'ancien temple pour retourner à l'intérieur du village. En tant que chef nouvellement nommée du village, sa première décision avait été le restaurer. Elle n'était pas encore née, quand il a été détruit et abandonné, donc elle ne savait pas pourquoi les villageois n'y allaient plus, mais elle avait commencé à enquêter. Ce n'était pas il y a si longtemps que ça, mais peu de gens savaient vraiment ce qu'il s'était passé.

Depuis que sa cousine Margot y avait fait enfermer des loups qui étaient clandestinement entrés sur leurs terres, au lieu de les enfermer dans l'espèce de cachot du village, le vieux temple l'intriguait. Elle voulait le restaurer pour que ceux qui priaient encore les Dieux à l'ancienne trouvent un endroit où se recueillir, et pour améliorer l'aspect du village. Elle voulait qu'il soit plus attirant, avec plus de couleurs.

Bien sûr, elle n'avait que neuf ans, mais elle en connaissait déjà beaucoup de la vie. De par sa position dans le village, elle avait du recevoir une éducation plus enrichie que les autres enfants ; apprendre plus de sorts, en savoir plus sur l'histoire des Communautés, sur leur présent. Elle connaissait bien plus que les autres enfants, avec qui elle ne s'entendait pas spécialement.

Personne ne voulait vraiment être ami avec elle, la sachant promise à diriger le village. La pauvre ne pouvait parler qu'avec les adultes, ceux qui lui enseignaient tout ce qu'elle devait savoir. Elle en apprenait un peu plus à chaque conversation, bien sûr, mais ça ne la rendait pas pour autant plus heureuse. Elle n'avait personne de son âge, à qui parler.

Ah si, elle avait un ami. Mais il avait fallut que la seule personne avec qui elle s'entende soit considérée comme ayant une "mauvaise influence sur elle". Elle aurait pu être une enfant stupide et ne pas comprendre pourquoi les adultes disaient ça, mais elle ne l'était pas. Ils avaient tous peur qu'elle se rapproche de son ami. Il n'avait pas forcément une mauvaise influence sur elle – il n'était juste pas né dans la bonne famille.

Mais ce n'était pas tout ; ils avaient peur qu'ils se rapprochent. Ils avaient peur qu'il arrive, entre eux, ce qu'il arrivait généralement entre un garçon et une fille. Mais que pouvait-elle savoir de ce qu'il arrivait généralement entre un garçon et une fille ? Elle avait toujours neuf ans – pour elle, ce n'était qu'un ami. Pour elle, leur relation n'avait rien de malsaine.

Enfin, elle n'y pensait pas trop. Elle avait déjà beaucoup à faire avec ce qui se passait en ce moment. Beaucoup de personne s'opposait encore à sa nomination à la direction du village, malgré les mots sages de sa cousine. Elle leur avait expliqué pourquoi elle ne pouvait pas diriger le village mais, surtout, elle lui avait expliqué à elle. Christelle savait plus que qui conque que Margot ne pouvait pas se permettre de mettre tout le monde en danger, et ça la contrariait beaucoup que certaines personne ne comprennent pas.

Elle arriva enfin devant l'énorme double porte de la salle des fêtes du village, et prit une grande inspiration. Elle savait être calme – on lui avait apprit à ne pas s'emporter trop rapidement. Mais, encore une fois, elle avait quand même neuf ans, et la colère des enfants peut être plus difficile à gérer que celle des adultes.

Lorsqu'elle entra dans la grande salle, tout le monde se tut. Elle avisa d'un œil désintéressé la foule, prise sur le fait, avant que ses yeux ne rencontrent ceux de l'instigateur de toute cette mascarade. Elle se souvenait vaguement que sa cousine ne s'entendait pas avec cet homme, mais ne lui avait jamais prêté plus d'attention. Elle aurait du.

"Tout le monde dehors." soupira-t-elle, "Sortez."

Tout le monde se précipita vers la sortie, évitant son regard, honteux. De leurs actions ou d'avoir étés prit sur le fait, encore une fois ? Dans tous les cas, ils avaient raison de l'être !