J'entrai dans le lycée sans faire attention à mon entourage, comme d'habitude. Loup-garou ou pas, âme-sœur ou pas, je ne changeai pas mes habitudes. J'avais maths en première heure et il fallait que je passe par mon casier pour y récupérer mes livres. Je me dirigeai donc tranquillement vers mon casier et l'ouvrit, me demandant comment j'avais fait pour perdre un énorme manuel de maths dans un si petit espace. Sérieusement, comment j'avais fait ? Après cinq minutes de recherche, je fini par le trouver en dessous du livre d'histoire. Évidemment. Je n'aime tellement pas ce cours que je n'avais pas voulu y toucher, même pas pour chercher en dessous. Pour une fille à l'appartement parfaitement rangé, il fallait que je revoie l'organisation de mon casier... Que je fermai un peu trop brusquement en sentant l'odeur des joueurs de foot.
Je regardai autour, mais n'en voyais aucun. Mon casier était situé dans un des couloirs les plus empruntés dans le lycée ; une chance parce que comme ça, je ne me retrouvai jamais seule. Enfin, sauf quand tout le monde était en cours ou en vestiaires.
Je resserrai mon emprise sur les livres dans mes bars et entama mon chemin jusqu'à la salle de maths.
Le cours avait été comme d'habitude, le professeur parlait et les élèves écoutaient. Comme je l'avais prédis, les trois garçons qui avaient l'habitude d'arriver en retard en cours avaient reprit leurs vieilles habitudes.
Je sorti de la salle en même temps que tous les élèves et retourna à mon casier pour récupérer mon manuel de sciences. Je senti encore l'odeur de ces loups partout autour de moi et, lorsque je tournai la tête pour vérifier, je vis Austin accompagné trois autres joueurs de foot à quelques mètres de moi. Je serrai les dents. Il me regardait aussi. Je ne ressentais plus vraiment la peur en le regardant dans les yeux, mais toujours la colère. J'avais espéré être indifférente à son regard mais, évidemment, c'était peine perdu. Je savais que je lien entre âme-sœurs était fort et qu'il n'allait sûrement pas être bloqué par la potion que j'avais prise mais je m'étais dite qu'avec un peu de chance... Bref, il ne me restait plus qu'à espérer que je ne ressente aucune attirance envers lui, parce que si c'était le cas, j'étais vraiment dans la merde.
Je détournai mon regard de celui du joueur de foot et refermai la porte de mon casier. J'étais sensée passer devant eux pour aller dans la salle de sciences mais vu que je n'avais aucune envie de risquer de les croiser, je décidai d'aller voir le directeur, à la place. La pause de midi aurait été plus appropriée pour lui rendre visite, mais bon, ça ne changeai rien au fait que j'allai lui faire regretter ce qu'il avait fait. J'allai donc dans la direction opposée, en réfléchissant à ce que j'allai dire au directeur. Enfin, non, je savais déjà ce que j'allai lui dire. Je réfléchissais surtout à ce que lui, allait me dire. Allait-il trouver une bonne excuse ? J'espérai franchement pour lui parce que c'était mieux de ne pas me mettre en colère. Je n'avais pas envie de péter en plomb en pleine matinée, et de détruire son bureau en entier.
"Bonjours, madame. Est-ce le directeur est dans son bureau ?" demandai-je à la secrétaire.
Elle était encore en train de faire je ne savais pas quoi sur son ordinateur, comme à chaque fois. J'étais sûre qu'elle jouait toujours, aux cartes, peut-être, mais je n'avais pas de preuve.
"Non, il n'est pas là. Tu as besoin de quelque chose ?" répondit-elle avec un sourire chaleureux.
"Eh bien... Je dois lui transmettre un message directement. C'est de ma tante."
"Oh." dit-elle, ses yeux s'adoucissant, "Eh bien, tu peux l'attendre dans son bureau. Je ne crois pas que ça le dérangera, tu es une fille exemplaire et adorable."
Je lui fis un sourire innocent et me retourna pour entrer dans le bureau du directeur. Cette femme était persuadée que j'étais un ange. En fait elle croyait, comme beaucoup d'autres professeurs, que si j'avais certains privilèges c'était à cause de ma situation familiale. Le directeur était le seul au courant de ma véritable identité. Je ne du pas attendre longtemps avant que celui-ci n'arrive, d'ailleurs. Il ouvrit doucement la porte et ses yeux s'écarquillèrent en constatant que j'étais confortablement installée dans son fauteuil, les pieds sur le bureau. Je lui offrais un sourire mauvais tout en m'asseyant convenablement.
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Projet Hybride
WerewolfOn m'a dit que je devrais vivre une vie normale, m'amuser, profiter. Mais comment faire, si tout ce qui devrait être qualifié de 'normal', dans ma vie, m'a été enlevé ? Quand je suis, moi-même, loin d'être normale ? Obligée de me cachée pour vivre...