Je me regardais dans le miroir. Il était 18h et j'avais passé ma journée à refaire mon appartement. Tout avait été déplacé, éparpillé. Ça me stressait car je ne supportai vraiment pas le désordre, mais bon. Je pouvais me retrouver si c'était moi qui l'avais causé. J'avais également préparé ma tenue pour le lendemain. Ce devait être la première fois que je portai une quelconque importance à mon style vestimentaire.
Mon regard voyageait de mes cheveux à la paire de ciseau posé sur le lavabo. La petite sœur d'Ethan avait les cheveux plus courts que les miens, il fallait donc que je les coupes pour une transformation complète. Sauf que voilà : j'adorai mes cheveux. Les coupai serait un supplice.
Je débâti sur le sujet pendant quelques minutes pour finir par laisser tomber cette idée. Mes cheveux me permettaient de me cacher des autres après tout, et ce serait bizarre qu'on soit exactement pareilles.
Je quittai la salle de bain et allai m'installer devant la télé. J'avais envie de regarder un film ce soir. L'anxiété du lundi naissait doucement en moi, et j'avais besoin de me changer les idées.
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J'observe les herbes hautes avec admiration. J'adore ce paysage, il me permet de ne pas oublier d'où je viens. Ça fait longtemps que je marche, mais je ne m'arrête pas. Je sais parfaitement où je vais.
Je continue à marcher jusqu'à ce que j'arriver dans une sorte de village. Dans un village en fait. Il est beau, simple, naturel. Un village typique de mes origines.
Inconsciemment, j'avance jusqu'à la hutte du chef du village. C'est la plus grande et la plus belle - elle a le privilège d'être ornée de dessins en terre rouge et de traces vertes, faites à partir de plantes.
Je m'arrête soudainement. Un homme en tenue traditionnelle vient de sortir de la hutte. Je l'observe, attendant qu'il se relève pour que je puisse enfin voir son visage. Je sais qui c'est. Je veux juste le voir.
L'homme se redresse et m'observe. Je l'observe. Ses yeux violets, similaires aux miens, transformés par l'âge et la puissance, me scrutent de haut en bas. Je fais de même. L'homme se dit sûrement que j'ai grandi. Ou que je n'ai pas changé, qui sait.
De longs moments s'écoulent avec que je ne décide de briser le silence.
"Ça fait longtemps que tu n'est plus venu me voir."
Ses yeux étranges ont un éclat triste soudainement et il baisse légèrement la tête, continuant à me fixer.
"Ça fait longtemps que tu n'as pas eu besoin de moi."
"J'ai toujours besoin de toi, papa."
Il tourne la tête, regarde le paysage, puis la secoue, de nouveau vers moi.
"Je sais, fillette." il dit simplement.
Je secoue la tête.
"Comment tu peux savoir quand j'ai besoin de toi, si moi-même je ne le sais pas ? Si moi-même je ne sais pas pourquoi j'aurai besoin de toi, si ce n'est pour être présent, pour être un..." les mots restent coincées dans ma gorge, "Un..."
Les larmes se mettent à couler sur mes joues mais je les essuie. La seule personne à réussir à me faire pleurer.
"Je sais quand tu as besoin de moi. Et je sais aussi pourquoi." il dit, "Ne pleur pas, fillette. S'il te plait."
Je le regarde dans les yeux.
"Pourquoi tu es là, alors ?"
"Te prévenir. Cette semaine sera difficile, il se pourrait que tu découvre une chose importante. Fais attention à toi fillette. Tu peux te laisser aller, tu seras heureuse. Tu pourrais tout oublier."
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Projet Hybride
WerewolfOn m'a dit que je devrais vivre une vie normale, m'amuser, profiter. Mais comment faire, si tout ce qui devrait être qualifié de 'normal', dans ma vie, m'a été enlevé ? Quand je suis, moi-même, loin d'être normale ? Obligée de me cachée pour vivre...